PAULETTE TALKS : CONFINÉ.E, JE FAIS CE QU’IL ME PLAÎT !
Il est parfois difficile de suivre un rythme qui n’est pas le sien, d’autant plus en ces temps de confinement. Alors pourquoi s’y contraindre ? On voudrait montrer qu’on est capable de faire comme monsieur et madame tout le monde … mais à quel prix ? Et si, ensemble, on prouvait surtout que la pression sociale est un concept surfait ? Troquer son jean pour un pyjama est totalement acceptable. Se sentir nul.le de ne pas réussir à suivre la cadence des autres ? Beaucoup moins. L’heure du confinement libre a sonné !
Produire, produire, produire… Vous scrollez les réseaux sociaux, ouvrez vos mails. Et ça y est, vous vous sentez déjà coupable. Comme ça, de bon matin. Vous commencez à recevoir des appels de vos amis, l’air désolé dans la voix : « Moi, je n’ai absolument rien fait hier… Et toi ? » Vous restez chez vous, pourtant, vous n’avez jamais autant eu l’impression d’être plongé.e dans Les Temps modernes, de Charlie Chaplin, où il faut « produire, produire, produire… ».
Personne n’a pu passer à côté des efforts de chacun.e pour tenter de s’occuper, s’évader, se cultiver pendant ce confinement. D’ailleurs, dès les premières mesures annoncées, outre la disparition du papier toilette, les magasins alimentaires faisaient état d’un manque de farine et autres condiments. Un mot d’ordre : mettre la main à la pâte. Réellement ou virtuellement. Mais vous, est-ce vraiment votre truc de faire des cookies ?
Sur les réseaux sociaux, les challenges en tout genre éclosent. Rapidement, on se trouve enfermé.e dans une spirale. Il faut faire quelque chose. Oh ça, il y a du choix. Faire du sport, son grand ménage du printemps, méditer, se mettre à la peinture, lire (enfin) cet essai, regarder les plus grands classiques du cinéma, cuisiner, apprendre le mandarin, tester moult soins pour les cheveux et le corps… faire bonne figure. La vie doit continuer, comme on l’a laissée. Mais est-ce vraiment possible ? Quel est le problème de se laisser flâner si on le peut ?
Vous savez quoi ? Nous sommes tous.tes différent.e.s, nous avons donc tous.tes des besoins différents. Les apparences n’ont pas à être sauvées. La pression c’est peut-être pour votre voisin.e, mais interdiction qu’elle franchisse le pas de votre porte. L’injonction au plaisir est la seule case qu’on double-cochera ! –
Article de Marie Le Seac’h