MA CHRONIQUE DE NOËL, OU LA VÉRITÉ SUR CES QUELQUES JOURS DÉLICIEUX

Attention : ces prochaines lignes risqueraient d’heurter votre sensibilité, choquer les moins de treize ans ou encore provoquer l’étouffement de cette compagne de cousin inconnue au bataillon en pleine tentative de dégustation d’escargot Lanvin. Osez dire que j’ai tort sur toute la ligne, et nous en rirons ensemble demain.

Jingle Bells, Merry Christmas, Joyeuses Fêtes, Happy Holidays ! Ah ça, ça résonne dans tous les sens depuis le 1er novembre – date à laquelle les supermarchés ont claqué les 50% sur les bonbons de Halloween et remplacé les têtes de gondoles par les Kinder et Milka de Noël. Nous n’insisterons pas sur la facette marketing de ces fêtes, qui fait finalement partie de mes préférées mais simplement sur l’idée que ces traditions féériques et bien trop dorées de fin d’année durent finalement près de trois mois. Participent-elles à la bonne humeur ? Je n’en sais rien. Dans l’immédiat, et ce qui est certain, je pourrais massacrer Mariah Carey, kicker les gens qui décident d’acheter leurs jouets dans les moyennes surfaces en sortie de boulot et manifester contre Picard, qui devrait seulement vendre ses produits de fêtes entre 8 et 10 heures le matin pour qu’on puisse aller choisir nos soupes et veloutés surgelés le soir sans se faire bousculer.

Une vie passionnante, vous l’aurez dit, mais laissez moi vous dresser le tableau de notre beau Paris aujourd’hui. Noël, c’est dans quelques jours maintenant, sauf que la majeure partie des Français ne savent pas trop si leurs trains arriveront à bon port parce qu’il n’existe apparemment pas de meilleur moment pour faire grève. Nos comptes en banque sont dans le rouge mais certainement pas dans le foutu vert de Noël et nos appartements ont été victimes d’une explosion de faux cadeaux HEMA (comprenez les bricoles à moins de cinq euros) ou encore d’emballages pailletés Søstrene Grene (pour ne pas citer les malheureux cartons AMAZON qui débordent dans nos poubelles jaunes). Pour ma part, et cerise sur le gâteau, je peux également me vanter de collectionner à ce jour un bouton de fièvre de la taille du nez rouge de Rudolph sur la lèvre inférieure gauche, que je cache avec un fancy anti-cernes Glossier s’il vous plaît pour dissimuler ma honte. Je suis crevée, comme vous tous, et j’ai officiellement autant la flemme que la motivation de faire Noël, comme vous tous.

La vérité, cousine

Même si Noël a beaucoup changé à nos yeux depuis notre dixième bougie, qu’il rime cette année avec les derniers jours d’une décennie (oui, 2020) et que j’ai dû toucher mon PEL pour payer les Lego du petit neveu car j’ai bugué avec mes économies, les 24 et 25 décembre restent synonymes de partage. Comme les nombres qui les précèdent et les suivent, d’ailleurs, on parlera d’une semaine festive. Ne serait-ce que pour ceux et celles qui peuvent encore fêter ça en famille, avec papy, mamie, les cousinades et les parents bien sûr.

En vrai, on est bien content de voir le monde entier faire une trêve pseudo-professionnelle et personnelle pendant les fêtes de Noël, s’exploser la panse, et éviter toute embrouille parce que « peace » – pas à ce moment de l’année stp. Sauf que ce n’est pas tout à fait vrai, du moins pas toujours s’il faut jouer la carte de la sincérité. Beaucoup d’entre nous, vous et eux attendent ces réunions familiales pour déceler une grossesse, une faillite, un secret, une rupture, un alcoolisme ou une radinerie nouvelle dont on n’avait pas encore fait écho ces dernières années au sein du clan. Restez en cercle rapproché, faîtes-vous des alliés ou retrouvez vos cousins d’antan pour vous backuper et éviter toute question gênante. Et si vous ramenez votre moitié, qu’il s’agit de son Noël test, armez-vous et armez-la de sorte à ce qu’aucune rougeur ne transparaisse sur vos visages et que la mer reste calme, paisible et douce jusqu’à la fin du périple. Pour le reste, riez et provoquez le malaise avec une blague gênante concernant votre petite personne pour amuser la galerie.

Mes conseils ?

Si vous avez la chance de célébrer Noël dans la ville de votre enfance et que vous n’avez pas encore d’enfant ou d’autre individu à charge, profiter de l’after-christmas pour rejoindre vos amis de lycée et célébrer ces retrouvailles autour d’un bon champagne. Les bars sont toujours ouverts, le 24 soir.

Si vous êtes solo, vraiment. Prenez sur vous et prenez les chèques, vous n’aurez pas la possibilité de booker un billet pour Hawaï le 25 soir mais vous aurez rendu vos parents heureux. Préparez-vous désormais pour la murge du 31, la détox de janvier et la conquête de 2020 avec vos 1001 projets.

Si vous êtes en couple avec de jeunes enfants, je suis désolée. Jouez donc au loto le 31 pour rembourser les prêts et financer le Noël 2020. Votre avantage et chance réelle étant de pouvoir vous octroyer un délicieux rapport sexuel après cet interminable dîner et ainsi relâcher toute pression avant d’être réveillés à 7:00 le 25 car papa Noël est passé.

Si vous êtes en couple mais alors juste en couple. Courage, ces enfants joueront peut-être un jour avec ces jouets, votre belle-soeur vous sourira peut-être un jour avec sincérité et vous aimerez peut-être porter ces chaussettes doublées et bon marché le dimanche face télé. La roue tourne, vous avez signé.

Merry Christmas les Paulette, car au fond vous adorez.

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