35 jeunes chercheuses récompensées du Prix Jeunes Talents France 2023 par la Fondation L’Oréal et l’UNESCO
Lors de cette 17ème Édition du Prix Jeunes Talents France lancée par la Fondation L’Oréal, 20 doctorantes et 15 post-doctorantes d'exception furent primées. Des distinctions qui mettent en lumière leur travail et soulignent leur présence dans un milieu de la recherche scientifique encore pauvre en mixité.
Les femmes, grandes absentes dans le milieu des sciences ?
En 2023, les femmes restent sous-représentées dans de nombreux domaines de la recherche en France, en particulier dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM). Les postes dits importants, tels que les professeur·es d’université et les chercheur·ses en chef, ont encore tendance à être occupés, en grande majorité, par des hommes. Concernant les effectifs dans la recherche, les chiffres parlent d’eux-mêmes puisque 28% des chercheurs sont des femmes.
Pour la 17ème édition du Prix Jeunes Talents France, la Fondation L’Oréal et ses partenaires réaffirment donc leur engagement aux côtés des femmes scientifiques. Initiés en France en 2007, les programmes nationaux et régionaux Jeunes Talents Pour les Femmes et la Science de la Fondation L’Oréal, en partenariat avec l’UNESCO, permettent de remettre chaque année près de 250 dotations dans plus de 110 pays. Ces prix apportent aux Jeunes Talents un soutien de taille.
La Fondation L’Oréal soutient les femmes qui font de la recherche
Cette année, 20 doctorantes et 15 post-doctorantes ont été sélectionnées en France parmi 618 candidatures éligibles par un jury d’excellence composé de 32 chercheurs de l’Académie des sciences, et présidé par le Professeur Patrick Flandrin, Directeur de recherche au CNRS et Président sortant de l’Académie des sciences en France. Ces scientifiques prometteuses se sont vues attribuer une dotation de 15 000 € pour les doctorantes, et de 20 000 € pour les post-doctorantes, cruciale pour continuer leurs travaux de recherche fastidieux. Le soutien de la Fondation L’Oréal ne s’arrête pas à cette aide financière puisqu’elle fait bénéficier les lauréates de formations en leadership (développement personnel, négociation, communication et prise de parole en public, etc.) visant à leur donner des moyens supplémentaires pour s’affirmer en ayant les outils pour valoriser leurs recherches scientifiques.
Afin que ces scientifiques puissent inspirer les générations à venir, une rencontre entre ces 35 lauréates et des lycéen.ne.s a été organisée le 12 octobre au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers). Faire naitre une vocation scientifique chez les jeunes filles est primordial quand on sait qu’elles représentent seulement 38,7% de l’effectif des formations scientifiques à l’université.
35 femmes, 35 lauréates, 35 sujets de recherche
Les 35 lauréates du jour proviennent des quatre coins de la France métropolitaine et des régions d’Outre-mer, et sont issues de domaines de recherche très divers. Elles partagent pourtant toutes une passion commune pour les sciences, parmi elles Virginie Do, doctorante au Laboratoire d’Analyse et de Modélisation de Systèmes pour l’Aide à la Décision (LAMSADE). Avec son sujet de recherche, elle réfléchit à des moyens de « rendre l’intelligence artificielle plus éthique et responsable ». Elle considère qu’une « plus grande diversité de profils dans ces disciplines serait très bénéfique au développement de technologies plus inclusives et équitables, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle ». Quant à Lucie Berkovitch, post-doctorante, ses recherches se sont portées sur la psyché humaine, précisément sur l’utilisation des psychédéliques pour traiter certains troubles psychiatriques. Quand les études scientifiques ne sont pas forcément accessibles aux femmes, et que la recherche ne l’est pas nécessairement non plus, Lucie Berkovitch est tout de même parvenue à échapper à cette forme de déterminisme social puisque « la recherche est devenue une évidence quand [elle a ] appris qu’il était possible d’utiliser la science pour mieux comprendre le psychisme et [qu’elle a] constaté, à travers [son] exercice médical, qu’il y avait un fort besoin d’innovation pour améliorer la prise en charge des patients ». De son côté, Carine Estelle Doufoungognon Kone, doctorante au CNRS, cherche à « comprendre les effets de la pollution et du réchauffement climatique sur les écosystèmes d’eau douce » et veut rassurer les jeunes filles et les femmes, qu’une carrière dans le domaine scientifique, tenteraient : « Je veux être aussi une source d’inspiration pour les jeunes filles qui souhaitent mener une carrière scientifique, surtout celles qui pensent que la maternité est incompatible avec ce choix ».
Ces trois femmes, PAUL·E les a rencontrées au moment de la remise des prix. Leur interview vidéo sera prochainement publié en ligne sur nos plateformes, afin d’en savoir davantage sur leurs domaines d’expertise.
Article de Julie Boone