MODE ET TAILLES : LA DIFFICULTÉ DE S’HABILLER

Lorsqu’on ne correspond pas aux tailles de vêtements les plus répandues, faire son shopping devient une véritable chasse aux trésors. Que ce soit en fast fashion comme en vintage.

T-shirts noirs sur des cintre blanc sur un portant
Image d'illustration - © No Revisions

Depuis pile une semaine, les soldes d’été sont finies. Quatre semaines qui correspondent tantôt à un renouvellement de garde-robe pour certain·es, tantôt à un calvaire pour d’autres. En effet, s’habiller n’est pas forcément une partie de plaisir pour tout le monde. Alors que la mode permet de s’exprimer, de s’inspirer et de montrer sa personnalité au grand jour, elle a la réputation (avérée) de ne pas être assez inclusive. Dans la haute couture, soit, mais également dans le prêt-à-porter. Et si c’est déjà mieux que dans les années 2010, ce milieu a encore besoin de remise en question. Parce que spoiler alert, mettre un ou deux mannequins « grande taille » dans un défilé ne permet pas de s’estampiller inclusif pour autant.

@chloefferrari Imagine if sizing was consistent? I literally cannot order clothes online #clothingsizes #clothingsizesareweird #bodyconfidence #midsizefashion ♬ original sound - .

On le sait, être bien habillé·e et à la bonne taille,d’ selon son style et selon les personnes, permet de se sentir bien dans sa peau et plus confiant·e. C’est d’autant plus important aujourd’hui qu’on essaye de mieux consommer : si on se permet d’acheter en fast-fashion de temps en temps (vous comprendrez que parfois, on n’a pas tellement le choix), on veut acheter des pièces qui nous plaisent vraiment ou dont on a vraiment besoin et, ainsi, éviter la surconsommation. On accorde alors d’autant plus d’importance à notre sortie shopping, qui n’est plus récurrente, et on subit plus violemment ce problème. Plusieurs raisons à cela, et on va les décortiquer avec vous.

 

La tannée des tailles uniques 

Les tailles uniques sont notre pire ennemi. Rien que d’en parler, j’en ai des sueurs froides. Vous aimez ce jean ou ce top ? Too bad, il n’existe qu’en une seule taille. Et lorsqu’on taille au-dessus du 40, on est presque sur·e qu’il ne nous ira pas. Ces coupes correspondent en moyenne à du 36/38 et sont généralement destinées à des personnes qui n’ont pas trop de formes. One size fits all, ou pas ! Bonjour la frustration. Comme le dit si bien Mode In Textile : « cette taille unique exclue, de fait, une majeure partie de la population et perpétue l’idée d’un idéal éloigné de la réalité. » En effet, il est bon de rappeler que la taille moyenne des femmes françaises est le 42. Et en 2016, plus de 40% faisaient une taille 44 ou plus. Selon Femme Actuelle, « les femmes faisant un 36 ont 3 fois plus de choix que celles faisant un 44 alors qu’elles sont 2,3 fois moins nombreuses. » Et ces chiffrent en disent long.

@buzzfeed “You could definitely hurt younger women.” Link in bio for the full video! #OneSizeFitsAll #LifeAdvice ♬ original sound - BuzzFeed

En friperie, s’il existe également des vêtements « taille unique », il n’y a surtout pas assez de choix. Le concept l’oblige, la robe sequins et papillons seconde main so 2000 sur lequel vous avez flashé est la seule de sa lignée. Et vous avez une chance sur 10 qu’elle soit miraculeusement disponible dans votre taille et qu’elle vous aille. Ici encore, il y a plus de petites tailles disponibles – du moins, selon le magasin. Autre problème : la mode de l’oversize. Pas un problème en soit car on l’adore, mais facilement problématique lorsqu’on fait plus d’un 40. En effet, déjà qu’il y a moins de grande tailles à la vente mais, en plus, celles-ci sont souvent prises d’assaut par des personnes plus minces pour répondre à cette tendance…

 

Les coupes douteuses

Le deuxième gros problème, ce sont les coupes. En effet, la mode est souvent imaginée pour les personnes minces, alors les coupes aussi. C’est la tendance des crop tops asymétriques ? Parfait. Par contre, a-t-on pensé aux fortes poitrines qui dépassent ? La longueur du t-shirt n’a pas été repensée à mesure que la taille s’agrandit… De plus, d’un vêtement à l’autre, un 52 n’aura pas la même coupe et sera beaucoup plus petit ou plus grand. Impossible, donc, de faire du shopping en ligne lorsqu’on n’est pas sûr·e que cela nous ira. Surtout, on s’en rend souvent compte une fois en cabine, et cela peut avoir un impact désastreux sur notre santé mentale : « Pourquoi je ne rentre plus dans ma taille habituelle ? Est-ce que ça veut dire que j’ai grossi ?» S’en suit ensuite un bad mood et une remise en question inutile et dont on se passerait bien. Le prouve cette vidéo :

L’immense rareté des grandes tailles et tous ces problèmes de coupes,  de tailles uniques et de manque d’inclusion devraient aujourd’hui être une priorité du milieu de la mode. Quel message ça passe aux jeunes générations ? Non seulement cela perpétue un idéal corporel inaccessible, mais ça met aussi en avant un discours grossophobe et honteux. Deux choses dont on tente de s’éloigner depuis déjà de nombreuses années avec le mouvement de body positivité. D’ailleurs, on vous recommande de suivre des gens qui vous ressemblent et qui vous permettent de vous sentir bien dans votre peau. Sur Tiktok, tapez votre taille en anglais dans la barre de recherche et vous devriez trouver des pépites !

Friendly reminder : tous les corps sont beaux. C’est le vêtement qui est supposé vous aller, pas vous ni votre corps qui devez vous adapter.

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