LR3 conjugue futurisme et inclusivité au présent dans le métavers
Repéré au détour d’une longue promenade sur les réseaux sociaux, la marque inclusive LR3, « one size fits all », imaginée par Louis Rubi propose un vestiaire non genré, confectionné à la demande.
C’est sous le soleil d’automne de Barcelone que nous avons découvert la nouvelle collection du jeune label LR3 dont l’esprit festif, les matières riches et la présentation futuriste tranchent avec ses précédentes propositions minimalistes et sobres.
L’ADN de la maison reste cependant le même, à savoir offrir un vestiaire libéré des carcans de genre, écoresponsable et éthique. Sans oublier l’émotion que suscite un vêtement que l’on aime porter à toutes les saisons et pour toutes les occasions.
PAUL•E a eu l’opportunité d’échanger avec Louis Rubi au sortir de l’expérience immersive dans un métavers d’un nouveau genre qui servit d’écrin à la présentation de sa collection SS23, oscillant entre virtuel et réel. Rencontre.
P. : Comment définiriez-vous cette nouvelle collection LR3 SS23 ?
L. R. : J’ai souhaité expérimenter avec des matières nouvelles, comme les sequins ou encore le velours. L’idée était aussi d’introduire de la douceur, des lignes et des couleurs plus douces. Nous avons aussi des pièces qui rappellent la collection atemporelle avec des tissus et des couleurs plus neutres.
P. : Pourquoi avoir choisi de présenter votre nouvelle collection à travers une expérience immersive dans le métavers ?
L. R. : À combien de défilés de mode avez-vous déjà assisté ? Des dizaines, des centaines même, n’est-ce pas ? Pendant les fashion weeks, on court, on ne s’arrête pas, on ne prend pas le temps. Par conséquent, j’ai souhaité créer un moment de pause, pendant lequel j’invite le public à rentrer dans mon univers. J’ai voulu amener quelque chose qui dure plus longtemps, qui laisse une empreinte, une émotion à l’intérieur de chacun·e. C’est comme ça que tout le processus, tout ce jeu entre réalité et virtuel sont arrivés.Nous voulions également créer une conversation qui aide aux changements dans notre société.
P. : Y-a-t-il un lien entre cette collection et les nouvelles technologies ?
L. R. : Tout ce que vous avez vu dans le métavers existe déjà. Mais nous l’avons lié d’une manière qui n’a jamais été faite auparavant. Je pense que la technologie est partout. Dans le monde d’aujourd’hui, nous ne pouvons pas être on ou off. Nous sommes tous·tes dans cette réalité que nous appelons la réalité et nous sommes tous·tes connecté·es à travers différents jeux les uns aux autres. C’est ce que vous voyez ici. Je ne pense pas que les marques qui ne sont pas connectées ou qui ne maîtrisent pas les nouvelles technologies se portent bien dans le monde d’aujourd’hui. Car, les nouvelles technologies font partie de notre quotidien. Ce n’est pas l’avenir, c’est maintenant. En effet, il y a une dimension futuriste dans cette collection à travers la présentation. Cela fait partie du jeu. LR3 rime désormais avec fusion entre nouvelles technologies et artisanat.
P. : Pensez-vous que le futur de la mode et de l'expérience retail est justement dans le métavers ?
L. R. : La réalité augmentée ou virtuelle n’est qu’un aperçu de notre collection physique. Un espace où les gens peuvent se connecter les uns aux autres. Je vois le métavers comme une place publique, un endroit où l’on peut se rencontrer, se rassembler, suivre ce que fait chacun·e, rester connecté·e aux personnes qu’on aime et explorer tous les centres d’intérêt possibles et imaginables. Le métavers est là. Il ne fait que grandir, grossir et se développer. Il crée des opportunités infinies. Alors oui, j’y crois. Vous savez, je crois au NFTs. Je crois en tout cela. Je veux dire, ce serait incroyable d’avoir des gens du monde entier au même endroit, en même temps. Pour leur montrer des choses à ce moment-là, la façon dont vous vivez ici, par exemple. C’est ça le futur de la réalité pour moi.
P. : Pourquoi avoir choisi de créer un monde virtuel inclusif et diversifié ?
L. R. : Nous avons commencé par le monde réel. Au lieu d’utiliser uniquement des personnes grandes et minces — personnes qui existent évidemment, et que nous représentons aussi, nous avons voulu inspirer les gens à se sentir bien dans leurs vêtements. Et c’est impossible si vous n’utilisez pas toutes sortes de personnes et de morphologies. C’est donc plus qu’un simple outil marketing. C’est un vrai engagement de la marque. Pourquoi avoir des restrictions sur le corps, sur l’âge, sur la race ou l’ethnicité, sur la culture ? Ce sont des barrières factices qui ont été créées de toute pièce. Nous devons les faire tomber.
P. : Pourquoi avoir choisi de faire évoluer votre esthétique minimaliste, notamment en matière de couleur et de tissu, vers une proposition plus diversifiée et flamboyante ?
L. R. : J’ai voulu prendre du plaisir et m’amuser. J’ai introduit des tissus qui m’attiraient. Ce sont des tissus un peu plus puissants que d’habitude. Des jeux de texture et de matière qui ne sont pas mon élément à proprement parler, mais que je trouve toujours amusants et intéressants et qui changent vraiment les silhouettes que nous avons déjà.
P. : Qu'est ce qui fait de LR3 une marque différente des autres ?
L. R. : J’aime le volume, j’aime les proportions et j’aime le mouvement. Je combine ces trois éléments de le vestiaire que je crée. Nous avons aussi une politique slow fashion. Nous utilisons uniquement 20 patrons de taille unique afin de produire toute une collection. L’idée est que chaque tissu transforme le design initial. Ce pantalon en velours et celui-ci en denim viennent du même patron. J’adore jouer avec cette idée.