« LES CAMERAMEN FONT SOUVENT DES PLANS SUR LES FESSES DES ATHLETES FEMININES EN COMPETITION »

@ ahtlaqdmm pour Puma France

A l’occasion d’un événement Puma à Marseille, Paulette a rencontré Laura Salin-Eyike, jeune athlète française qui pratique le saut en hauteur. En brassière sous le soleil, elle a raconté son rapport au corps, son évolution et ses doutes, en tant que sportive de haut niveau.

Paulette : Comment votre corps a t-il évolué depuis vos débuts professionnels ?

Laura Salin-Eyike : « Lorsque j’ai commencé à m’entraîner beaucoup et à faire de la musculation, mon corps est resté mince mais mes muscles sont devenus plus gros et surtout plus visibles. »

Un changement positif ?

Jusqu’à il y a deux ans oui, mais depuis que je suis véritablement passée dans la catégorie haut niveau et que je fais du sport tous les jours, je ne porte pas toujours un œil positif sur cette évolution. Par exemple lorsque je suis à plage, je vois mes abdos qui ressortent vraiment plus que certains garçons (rires), ça peut être gênant. Mais d’un point de vue esthétique, ce qui me déplait réellement aujourd’hui, ce sont mes épaules et mes trapèzes. Je sais que je dois passer par là pour l’entraînement donc j’accepte mais je vais quand même essayé de changer ça pour être à l’aise à 100 % dans mon corps de femme.

C’est important ?

Bien sûr ! Dans la vie de tous les jours mais surtout dans l’athlétisme où on est quand même en permanence en short et brassière. Les complexes peuvent même mettre des barrières à la performance.

Il y a un régime particulier à suivre pour garder cette silhouette quasi-parfaite ?

Pas vraiment ! Il ne faut pas manger des fast food tous les jours mais ne pas non plus s’imposer un régime alimentaire trop strict. Pour moi le sport m’a aidé à manger plus sainement car je ne mangeais pas de légumes avant de faire du saut !

Être athlète de haut niveau et une femme, c’est compatible ?

C’est à la fois un super double statut et à la fois plein de contraintes. L’athlétisme est quand même assez exigeant avec la femme. Les athlètes doivent avoir un vernis parfait, être bien coiffée, ne pas tomber enceintes…

Justement, la grossesse chez les athlètes fait polémique, c’est encore un tabou ?

Quand je vois Floria Guei (ndlr : une autre athlète Puma qui vient de devenir maman et s’entraîne déjà pour les JO de Tokyo) gérer sa reprise aussi bien je me dit que c’est possible ! Et Puma l’a accompagnée tout le long… C’est vrai que c’est toujours compliqué dans la carrière d’une athlète car la grossesse change le corps et entraîne forcément une pause dans la compétition. Mon coach ne m’en a pas parlé car il sait que ce n’est pas vraiment au programme tout de suite (rires) mais j’espère que je serai soutenue si un jour je fais ce choix !

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Il y en a d’autres des distinctions homme/femme dans le sport ?

En athlétisme je pense qu’on est un peu préservé car il s’agit d’un sport mixte et qu’on est sur des compétitions tous ensemble… Mais évidemment, il y a encore des petites choses qui énervent. Par exemple en championnat, on voit souvent les caméramen faire des plans sur les fesses des athlètes qui sont en culotte ou short…

Les outfit justement, ils sont importants à vos yeux ?

M’habiller pour aller à l’entraînement, c’est un vrai plaisir. Accepter son corps et son image, ça passe aussi par là selon moi ! Puma me fournit des tenues colorées et techniques qui me ressemble, elles me permettent de me sentir à l’aise à chacun de mes sauts !

Autre tabou dans le monde du sport, la question de l’épilation. Les athlètes en parlent ?

En concours, je sais que les filles se comparent sur le banc en attendant leur tour. Personnellement j’ai besoin d’être parfaitement épilée pour me sentir à l’aise dans ces situations sur les grandes compétitions mais certaines s’en moquent et assument aussi très bien leurs poils. Encore une fois, je pense que c’est une question de confort !

Pour finir, si vous deviez définir une femme inspirante dans votre carrière ?

C’est simple, c’est ma maman ! Elle m’a toujours soutenue depuis le début et elle s’est battue pour que je fasse ce que j’aime. C’est ma plus grande fan et je suis la sienne !

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