Sous le soleil californien, l’amour dure 3 jours… et plus si affinités
« J’ai booké une suite au Ritz Carlton Bacara de Santa Barbara », me dit-il en souriant. Je n’y crois pas mes oreilles. On se connaît depuis 12 heures à peine.
Atterrir à l’aéroport international de Los Angeles, remercier le charmant personnel d’Air Tahiti Nui et grimper dans un Uber en un temps record. Ce retour sous les palmiers de la Californie du Sud présage déjà de belles surprises. La météo, beaucoup plus clémente que les semaines précédentes, a retrouvé sa douceur avec des températures oscillant entre 15 degrés le matin et 25 au plus chaud de la journée, selon Google. Los Angeles sait se faire accueillante. Voyons si West Hollywood a gardé tout son charme.
S’amuser à West Hollywood comme si demain n’existait pas
Après un check-in des plus efficaces à The London, un 5 étoiles recommandé parmi le bouquet d’établissements de qualité que regroupe cette petite ville dans la grande ville — WeHo, comme on l’appelle aussi, est en réalité une enclave d’environ 5 km2 dans la tentaculaire Los Angeles — direction le rooftop de l’hôtel pour admirer une vue interrompue sur les gratte-ciels de Downtown, l’urbanisme en damier de Wilshire, l’océan au loin par-delà Beverly Hills et Santa Monica, sans bouder le plaisir d’apprécier les sublimes villas suspendues sur les collines d’Hollywood.
Rechargé·e en vitamines D, je décide de remonter Sunset Boulevard à pied. Il faut dire que West Hollywood reste l’un des rares quartiers qui invite à la marche : les trottoirs y sont assez larges pour que flaneur·ses et robots livreurs automatisés se croisent sans se télescoper. Le futur se conjugue au présent sur la Côte Ouest. Un petit tour à Dialog, le coffeeshop rendu célèbre par Kim K, puis je m’engouffre dans un passage aussi étroit qu’une ruelle vénitienne à la recherche de Mr Piers Books, une librairie spécialisée dans la vente de 1ère éditions. J’y trouve un Camus, signé par l’auteur lui-même ! Ainsi que de nombreux scripts de films légendaires. Pierre, un collègue de Paris, n’avait pas exagéré. On n’imagine absolument pas trouver une pépite pareille sur l’iconique Sunset Stip, plus connu pour le Whisky A Gogo, le Roxy Theatre, le Viper Room, le West Hollywood Edition, ou encore le légendaire Sunset Marquis réputé pour son cadre discret, son spa et son studio d’enregistrement qui a vu passé Rihanna ou encore Yseut (Cocorico). La fierté patriotique ne s’arrête pas en si bon chemin. Non loin, au détour du très réputé Book Soup, je tombe sur le dernier numéro de PAUL.E magazine qui trône sur un étalage bien garni.
C’est avec un petit pincement au coeur que je m’aventure un peu plus à l’est de la ville, par-delà les studios de cinéma The Lot (beaucoup plus proches que ceux d’Universal), bien après Charlie Chaplin Cottages ayant appartenu à la légende Charlie Chaplin. Ai-je déjà un pied à Hollywood ? D’une rue à l’autre, la petite ville de West Hollywood et le quartier d’Hollywood (Los Angeles) se confondent volontiers. Sarra, l’amie que je rejoins pour un café, saura peut-être clarifier cette incongruité entre deux potins. Elle tente l’aventure américaine depuis 2 ans et n’a aucun regret. « On déjeune à Tesse ? C’est un restaurant français. », me propose-t-elle. Je prends des Saint-Jacques grillées; elle un tartare de poisson à l’avocat. Les plats sont délicats et frais. Précisément ce qu’il nous fallait. « Ce soir, on ira écouter Kandace Springs au Sun Rose. », me glisse-t-elle avant de se quitter.
Quelques heures plus tard, attablé·es face à la scène de ce petit club de l’hôtel Pendry, on écoute des musicien·nes distiller une musique enivrante. Du coin de l’œil, je perçois une silhouette masculine qui chaloupe, semblant m’observer. Nos regards se croisent. Il me sourit, puis s’approche. Une anecdote en amenant une autre, j’apprends qu’il est agent d’artistes et designer. Sa ligne d’accessoires de maroquinerie est vendue au très côté concept store Maxfield sur Melrose Avenue. Sarra valide d’un clin d’oeil à peine discret avant de s’éclipser en Uber. Contrairement au mien, son réveil sera matinal. Lui me propose de prolonger la soirée. Il s’appelle Aaron, Ari pour les intimes.
Le lendemain, c’est une odeur de café colombien qui me sort d’un sommeil assez réparateur. Était-ce le moelleux de ce « California King Bed » ou le léger embrun qui flotte dans cette maison d’architecte nichée sur les collines ? « J’ai booké une suite au Ritz Carlton Bacara à Santa Barbara. Tu connais ? », me chuchote-t-il entre deux baisers. Je n’y crois pas mes oreilles. On se connaît à peine.
Tomber sous le charme de l’American Riviera
Sans vraiment peser le pour et le contre (la·e Balance en moi appréciera), je remplis un sac à dos de quelques affaires et retrouve le beau « méconnu » à l’angle de Sunset et N San Vincente. Il s’engage sur la Pacific Highway. Santa Monica, Malibu, Montecito, nous voilà à Santa Barbara Waterfront après 2 heures qui ont semblé 10 minutes. À quoi m’attendre ? Pas le temps d’y réfléchir. Santa Barbara, c’est surtout le titre d’un soap opera que regardait ma mère, au scénario aussi rocambolesque que les dernières 24h que je viens de vivre. YOLO. J’en apprends rapidement un peu plus sur l’histoire de cette ville à la forte influence espagnole après qu’on a rejoint Alexa, la tante d’Ari, au pied de la Santa Barbara County Courthouse qui menace de bientôt fermer. Il est 15h passées. Installée dans cette enclave tempérée entre mer et montagnes depuis l’âge de 25 ans, sa parente est en pleine excursion avec un petit groupe de touristes dans le cadre de parcours concoctés par Off Road, une jeune startup spécialisée dans les balades explicatives en français. Ari m’avait caché qu’il se débrouillait assez bien dans la langue maternelle de son père. Green flag?
Du multiculturalisme, la ville en a à revendre. Les maisons couvertes de toits de tuiles rappellent son héritage hispanique. Les ruelles étroites de Old Paseo font resurgir le temps de l’occupation mexicaine. Une plaque commémorant la dynamique communauté japonaise installée dans le quartier de Presidio au tournant du 20ème siècle ainsi qu’un mur de streetart à l’effigie du dragon symbolisent une présence asiatique. L’indication Old Stagecoach Route au sortir de l’Arlington Theatre célèbre quant à elle l’annexion de la région par les États-Unis après la ruée vers l’or. Sans oublier les restaurants italiens, turcs, danois, ou sud-américains qui ramènent un bout d’altérité dans cette station balnéaire où il fait décidément bon vivre. De l’avis d’Alexa, Santa Barbara est comme une flèche en plein cœur. Une fois qu’on y a mis les pieds, on ne peut s’empêcher d’y tomber amoureux·se. À mesure que les quelques nuages qui moutonnent le ciel azur prennent des tons vermillon, je me sens l’envie d’opiner du chef. Mais il est déjà temps pour nous de poursuivre notre route. À 20 minutes à peine, un peu plus au nord à Goleta, une nuit au Ritz Carlton Bacara nous tend les bras.
« Bienvenue au paradis », me dit-il avec un accent presque parfait. Si l’ambition a d’abord conduit son père, puis sa tante, en Californie du Sud, c’est bien la Dolce Vita, et l’amour accessoirement, qui les a toustes deux convaincu·es de s’y installer. Surplombant une plage interminable aux faux airs de côte méditerranéenne, le resort de luxe à l’architecture rappelant une gigantesque hacienda épouse parfaitement une végétation luxuriante aux couleurs chatoyantes. Comment résister ? La Méditerranée se retrouve aussi dans l’assiette au Angel Oak, l’un des restaurants de l’établissement. Poulpe braisé au vin blanc, asperges croquantes, bisque de homard, tagliatelles au caviar… De quoi satisfaire les palais les plus raffinés.
Après une nuit lascive cadencée par le bruit des vagues, c’est à nouveau un petit-déjeuner au lit qui me tire de mes songes. Croissants, tartines d’avocat, œufs brouillés aux champignons, hash brown, gaufres arrosées de sirop d’érable, jus d’oranges pressées, thé et café, rien ne manque. Nous préférons finalement profiter de la terrasse offrant une vue directe sur le Pacifique, avant de nous balader les pieds dans le sable perlé de coquillages. Derrière une petite forêt d’eucalyptus, je devine des terrains de tennis. Je me promets de taper quelques balles… Une prochaine fois. C’est certain.
13h. Il nous faut rejoindre le centre-ville de Santa Barbara, plus précisément la Funk Zone, qui comme son nom l’indique regorge d’animations, de restaurants, de cafés, de boutiques, de street food, de bars à vin et d’animations. D’ailleurs, la région est bien connue pour ses vignobles. N’était-ce pas à Ojai, non loin, que se déroulait la série Brothers & Sisters ? Cette fratrie fictive s’était retrouvée à devoir gérer ensemble l’empire agricole laissé en héritage par un père décédé soudainement. À peine le temps de goûter une glace « sea salt cream & cookies » au réputé Mc Connell’s qu’Ari et moi devons redescendre vers LA. Mon amie Maria m’y attend. Elle voulait absolument me faire découvrir la Californie de son enfance, Newport Beach, à Orange County.
Newport, nouveau départ ?
Je prends Ari dans mes bras et sens son cœur battre à l’unisson du mien. J’ai presqu’envie d’annuler. Mais non, les ami·es avant les amour-ettes ! Depuis nos années fac à Tufts University et nos aventures dans toutes l’Europe, de Paris à Madrid, en passant par Santorin et Lille (oui, Lille…), nos vies ont bien changé. Surtout la sienne, à vrai dire. Maria est désormais mariée et a une petite fille de 2 ans. « Born & raised » à Laguna Niguel, une voisine de Laguna Beach (les fans de télé-réalité reconnaitront) située à deux pas de Newport Beach, elle connait évidemment la région sur le bout des doigts et m’a promis de m’y sentir comme à la maison.
Ça tombe bien, on descend à Lido House, une grand bâtisse blanche dans le pur style station balnéaire californienne à deux rues de Lido Marina Village, où mouillent des bateaux de plaisance et dont la ribambelle de boutiques locales et de restaurants tout mignons font le charme. Josh, l’époux de Maria, nous recommande Skal pour sa pizza aux artichauds et celle à l’avocat… SoCal à souhait ! Topside, l’unique rooftop de la ville qui se trouve au dernier étage de notre hôtel est aussi un spot apprécié des locaux·les. Pratique pour prendre un verre à 2 étages de son grand lit douillet. Si Maria me confie que JOEY reste « THE place to be » pour dîner entre ami·es dans une ambiance festive avec ses plats hybrides du type steack de bœuf et queue de homard… dans la même assiette, on choisit l’ambiance plus cosy de The Cannery, un bistrot familial, idéal pour partager un plateau de fruits de mer en extérieur, à la faveur d’une douce soirée.
En bonne « Cali Girl », Maria est de toutes les pratiques « Namaste ». 7 heures tapantes, elle me traîne à Village Tea Hut afin de participer à une cérémonie du thé ! Au bout de quelques minutes d’un cérémonial bien codifié, je me rends compte que se faire servir le thé avec grâce n’est finalement qu’une excuse à la méditation : se recentrer sur soi-même, son corps, sa respiration, ses pensées intrusives, ses émotions, loin des écrans et autres distractions. De bon matin, ça fait du bien. Le thé fermenté au parfum raffiné réchauffe le corps et débarbouille l’esprit. Une fois ce moment à nous lentement consommé, Maria et moi retrouvons sa petite famille au Farmhouse à Roger’s Gardens. Véritable paradis pour les amoureux·ses des plantes et des fleurs, cette jardinerie abrite un restaurant dont les brunchs sont frais, colorés et excellents. Tout cela dans un cadre bohème fait de végétation luxuriante et de mobilier en bois naturel. Alors que l’on s’apprête à reprendre la route, mon téléphone sonne. Un appel d’Ari. Il m’annonce qu’il est là. « Là, où ? », je l’interroge. « À Newport, sur la plage, au pied de la tour de sauvetage n°20 », rigole-t-il. Il sait déjà que j’aime les BONNES surprises et la spontanéité. Maria doit rendre visite à ses parents à Laguna Niguel. Parfait. Je n’ai plus qu’à rejoindre « Captain YOLO » sur les dunes de sable.
Face à la mer, les maisons vitrées reflètent le ballet d’enfants à roller, d’ados à vélo et de couples qui se promènent. Ari pose sa tête sur mon épaule. Les bourrasques soulèvent le sable qui se prend dans nos vêtements. Qu’importe. Les rouleaux du Pacifique sont hypnotiques et la compagnie plus que chaleureuse. Bip. Une notification surgit sur mon écran de téléphone. L’enregistrement en ligne pour mon vol retour est possible. Pour ou contre..? Ari me serre contre lui. Cette vie de Californien·ne me semble de plus en plus affinitaire…
Article de PK Douglas
Pour plus d’informations sur la destination Californie du Sud, rendez-vous sur Visit California. Côté transport, Air Tahiti Nui, élue meilleure compagnie aérienne du Pacifique Sud pour la 6ème année consécutive et partenaire aérien privilégié vers Los Angeles, propose une expérience de voyage immersive à découvrir sans plus tarder.