LE PAYS BASQUE ENTRE MONTS ET MERVEILLES

Le Pays basque s’étend entre la France et l’Espagne, et il est défini par l’Académie de la langue basque comme un territoire dessiné par sa langue, composé de sept provinces : Labourd, Basse-Navarre, Soule, Alava, Biscaye, Guipuscoa, Navarre. Notre parcours à nous fait une boucle au Pays basque nord, dans les Pyrénées-Atlantiques – un véritable voyage à distance raisonnable, particulièrement opportun en période de crise sanitaire !

Coucher de soleil © JON SANCHEZ
©JON SANCHEZ

Prenez de la hauteur pour comprendre le voyage qui vous attend. Ce tour débute à Biarritz, depuis son phare historique sur la falaise. C’est ici, à 73 mètres de hauteur, après avoir foulé les 248 marches de cette bâtisse datant de 1834, que vous saisirez ce qui fait la richesse du Pays basque : l’océan Atlantique s’étend face à vous, les Pyrénées se dressent au loin, et vous devinez sur la gauche les campagnes intérieures qui aboutissent à la petite ville de Bayonne. Un mélange ravissant de verdure, d’eau salée, de roche et de pavés.

 

La côte basque en quatre jours

Par cette introduction haut-perchée, vous découvrirez la cité balnéaire de Biarritz, construite sur quatre kilomètres de côte. Il faudra ensuite délaisser ce point de vue si photogénique si vous souhaitez rejoindre le centre-ville. En descendant l’avenue de l’Impératrice, vous admirerez les somptueuses villas et les concours d’ego de la bourgeoisie qui, à la fin du XIXe siècle, fit bâtir ces demeures luxueuses pour le plus grand plaisir des architectes. Vous y croiserez l’originale villa de type oriental Casablanca. À quelques pas, la villa Art nouveau aux touches gothiques Cyrano fut vendue aux enchères et déplacée pierre par pierre en 1908 pour laisser place à un hôtel particulier.

Ces aménagements donnèrent raison à Victor Hugo qui eut peur, lors d’une visite en 1843, que Biarritz ne soit « pris[e] du mauvais appétit de l’argent ». À l’origine de cette instauration du luxe : la villa Eugénie, en bas de l’avenue, qui fut construite sous les ordres de Napoléon III, aujourd’hui devenue hôtel du Palais, unique palace cinq étoiles de la côte Atlantique. L’empereur vint en villégiature à Biarritz à partir de 1854, pour profiter, avec son épouse l’impératrice Eugénie, de la dernière activité à la mode : les bains de mer. Cette étape marqua une rupture entre la Biarritz inconnue, typiquement basque, et la ville touristique et sélecte d’aujourd’hui.

Longez la Grande Plage et profitez de ces belles allées avant de remonter vers la place Georges Clemenceau, le cœur commerçant de la ville. Sur votre droite, appréciez le charme du Bookstore : une librairie atypique installée à l’emplacement historique de la troisième boutique de Coco Chanel. Avec ses impasses, ses mezzanines et son bureau surélevé, trouver des livres sera un bonheur labyrinthique. La pause goûter incontournable est à faire un peu plus loin, par une halte à la Maison Miremont. Ce salon de thé fondé en 1872 jouit d’une notoriété installée grâce à la finesse de ses pâtisseries, à l’architecture royale de son intérieur et à la splendide vue depuis ses fenêtres. De la bien-nommée place Bellevue, descendez vers le front de mer. Plus loin, l’endroit de Biarritz qui reste peut-être le plus protégé des affres du tourisme : le port des pêcheurs.

© Inés Berrocoso
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©Gwladys Duteil
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©NOE-C-PHOTOGRAPHY3
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Des digues préservent ce havre, depuis lesquelles il n’est pas rare de voir de jeunes gens plonger dans l’eau calme du port. Cela permet de rappeler que Biarritz fut un village de pêcheurs, même si le port historique de la commune se trouvait quelques centaines de mètres plus loin, dans le quartier aujourd’hui appelé le « Port-Vieux ». En remontant sur le plateau de l’Atalaye, vous découvrirez le promontoire qui permettait aux guetteur.se.s de repérer des jets d’eau expulsés au loin par le souffle chaud des baleines. Avec le temps, la chasse à la baleine se fit de plus en plus loin des terres, ce qui imposa aux Basques l’apprentissage d’une traversée de l’Atlantique, faisant d’eux de grands navigateurs. Plusieurs articles avancent même l’hypothèse que ce n’est pas Christophe Colomb qui aurait découvert l’Amérique, mais des pêcheurs basques… Ensuite, direction la plage de la Côte des Basques, un spot de surf offrant sur sa longueur différentes tailles de vagues et une vue unique depuis le line-up.

Les halles seront parfaites pour découvrir l’animation festive de Biarritz. En journée comme en soirée, la foule est au rendez-vous des nombreux bars et restaurants qui entourent ce marché couvert. Parmi les indétrônables : le Bar du Marché ou le Café du Commerce. Une parenthèse italienne est à ne pas rater au restaurant Il Giardino, pour le plaisir des papilles et la saveur de l’accent. Un peu plus bas, la Gare du Midi accueille depuis 1998 le chorégraphe Thierry Malandain. Fondé sur une base de danse classique, dont il étire volontiers les limites, son ballet de 22 danseurs n’oublie pas de convier d’autres types de compagnies, à commencer par celles utilisant les pas et les mouvements typiques basques.

Longez ensuite la côte en direction du sud. Les plus randonneur.se.s pourront choisir de faire le sentier du littoral à pied, pour rejoindre Hendaye depuis Biarritz, sur près de trente kilomètres de paysages fabuleux. Faites une halte à Guéthary. Ce village est baptisé par certain.e.s « le nouveau Cap Ferret », tant les célébrités venant y traîner leurs claquettes d’été sont de plus en plus nombreuses. Il faut dire que cet authentique bourg a tout pour plaire : des maisons traditionnelles basques descendent jusqu’au rivage, où un petit port de pêche et quelques plages ravissent les yeux qui les contemplent. Boire un verre à l’Ilunabar vous offrira alors un cadre sans commune mesure.

©NOE-C-PHOTOGRAPHY1
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©Juliette Bianco
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Plus au sud, Saint-Jean-de-Luz apparaît. Station balnéaire dotée d’une jolie baie et d’un agréable centre historique, elle s’associe aux communes précédemment citées dans le record des prix de vente immobilière. Une répercussion inévitable pour cette ville où 47 % des logements sont en résidence secondaire, motivant la naissance de groupes municipaux et associations faisant de l’habitation leur cheval de bataille. Difficile alors d’imaginer que Saint-Jean-de-Luz mit du temps à être reconnue. D’abord habitée par des pêcheurs de morue, des chasseurs de baleine et des armateurs, elle fut cité des corsaires, réputée pour ces capitaines d’équipage autorisés par une lettre de marque du roi à attaquer les bateaux ennemis. Mais c’est une personnalité royale qui fera la gloire de la commune : le 9 juin 1660, Louis XIV y épouse Marie-Thérèse d’Autriche, infante d’Espagne.

Dès lors, de la place Louis XIV avec ses marchés et ses terrasses de café à la maison du roi ou celle de l’infante, les visites axées autour du prestigieux mariage ne manquent pas. Il y eut même un regretté musée Grévin, ouvert de 1993 à 2007, qui proposa une plongée de cire au XVIIe siècle. En vous promenant sur la piétonne et très commerçante rue Gambetta, vous verrez l’église Saint-Jean-Baptiste. N’espérez pas y pénétrer par la même porte que les jeunes mariés de 1660 : elle a été murée pour qu’aucun autre couple ne la franchisse. Pour déjeuner ou dîner, Ostalamer sera un bel incontournable, et Le Peita une bonne adresse discrète aux saveurs locales. Puis prenez la direction d’Hendaye en faisant un arrêt à Socoa, ancienne forteresse militaire qui allie le charme d’une autre époque au panorama circulaire. En suivant la route de la Corniche, vous comprendrez la puissance de la nature, la majesté des falaises et le trouble des hauteurs.

À Hendaye, vous aurez du mal à résister à ces grandes plages caressées par l’Océan, où on a pied jusqu’à de bien lointaines baignades. Vous pourrez visiter le château d’Abbadia, construit entre 1864 et 1884 à la demande d’Antoine d’Abbadie, voyageur et scientifique ayant œuvré pour le Pays basque, sa langue (l’euskara) et sa culture. L’art a également une belle place à Hendaye. La résidence d’artistes Nekatoenea travaille à mêler des projets artistiques au territoire, que des rendus publics permettent de découvrir. La galerie L’Angle est un des rares lieux du Pays basque spécialisés dans la photographie d’art contemporaine. L’espace culturel Mendi Zolan, quant à lui, offre une programmation d’arts visuels dans une salle qui lui est consacrée.

Située à deux pas de la frontière espagnole, Hendaye vous permettra aussi de vous rendre compte de cette mixité de Français.e.s et d’Espagnol.e.s se retrouvant sur les mêmes terres. Une phrase qui ferait bondir bon nombre de Basques, tant leur attachement territorial est grand. D’aucun.e.s vous expliqueront : vous êtes ici au Pays basque, il n’y a donc ni Français.e.s ni Espagnol.e.s, mais des Basques du Nord et des Basques du Sud. Un esprit illustré en musique par le groupe de ska punk Skalariak qui chantait, à la fin des années 90 : « Hau ez da Frantzia, hau ez da Espainia, Euskal Herria da » (« Ici ce n’est pas la France, ici ce n’est pas l’Espagne, c’est le Pays basque »). Une transition toute trouvée pour poursuivre ce voyage à l’intérieur du Pays basque, où les valeurs culturelles locales sont fort présentes.

©Jeremy Couffitte
©Jeremy Couffitte
©Khalifa Thior
©Khalifa Thior

L’intérieur en huit jours

Le Pays basque dispose d’une identité visuelle telle qu’on peut reconnaître ses villages au premier coup d’œil. Un de ses emblèmes est sans conteste le fronton, ce mur extérieur permettant de jouer à la pelote basque. L’architecture des habitations est typique. Etxea (se prononce « étchéa », le « a » étant l’article) est cette maison basque blanche aux volets et pans de bois peints le plus souvent du rouge traditionnel, avec quelques exceptions de vert, marron ou bleu. Avant la Révolution française de 1789, le territoire basque avait son propre fonctionnement, gravitant autour des etxe et du responsable de famille, à savoir l’aîné.e, quel que soit son genre. Cela explique la grande taille des vieilles maisons basques : plusieurs générations vivaient sous le même toit !

Au pied de la montagne de La Rhune, faites une première escale à Sare. Par la visite d’Ortillopitz, une maison basque du XVIIe siècle ayant conservé son histoire, vous profiterez d’une explication in situ du fonctionnement des etxe. Vous pourrez ensuite rejoindre le charmant petit bourg, avant d’atteindre les grottes de Sare et admirer leurs cavités, telles qu’elles étaient il y a deux millions d’années. En prenant la direction d’Ainhoa, le lieu-dit Cherchebruit vous permettra de faire une halte repas pour déguster les plats savoureux du restaurant Zuzulua. L’établissement tient son nom du züzülü, un banc de bois traditionnel avec coffre et tablette, que les ancien.ne.s disposaient devant la cheminée de la cuisine, pour dîner et passer les longues soirées d’hiver au chaud.. Vous traverserez ensuite la forêt et découvrirez des moutons et des pottok (le poney basque) dans les champs, avant de rejoindre Ainhoa. Ce joli village offrira aux randonneur.se.s l’opportunité d’une petite marche vers la chapelle Notre-Dame-de-l’Aubépine, facile d’accès et située à 389 mètres d’altitude, pour jouir d’un panorama magnifique.

Puis rendez-vous à Espelette. Ce village rendu célèbre par son piment est aménagé joliment, mais attention aux nombreuses boutiques « attrape-touristes » qui vendent un supposé Pays basque qui n’en a ni l’origine ni le goût. Heureusement, vous pouvez vous fier à l’Appellation d’Origine Protégée (AOP) dont bénéfice le piment d’Espelette pour repartir avec un pot de piment en poudre, qui remplacera votre poivrier, ou de la purée de piment, qui fera office de moutarde. Vous pourrez goûter une ganache au piment chez le chocolatier Antton, et découvrir le linge basque chez Artiga.

À cinq kilomètres de là, Cambo-les-Bains vous ouvrira les bras. La commune s’est refait une beauté ces dernières années, piétonnisant une partie de son bourg pour que l’on puisse y flâner. Plusieurs artisan.e.s et commerçant.e.s y tiennent des ateliers et des boutiques. Dans l’espace Banaka, des perlières d’art produisent et exposent leur travail. Le collectif de couturières Orratzetik Hari recycle de vieux vêtements pour les transformer et leur offrir une nouvelle vie.

Visitez aussi la villa Arnaga, demeure néo-basque d’Edmond Rostand entourée de quinze hectares de jardins à la française et à l’anglaise. Classé monument historique, ce musée programme des expositions dans des thématiques liées à la vie et à l’œuvre de l’auteur de Cyrano de Bergerac. Avant de partir, offrez-vous un repas rustique à l’auberge Chez Tante Ursule, un brunch au salon Cyrano, ou une délicieuse part de tarte Au Déjeuner sur l’herbe. En direction de Saint-Jean-Pied-de-Port, arrêtez-vous à Bidarray. Ce village perché sur les hauteurs des collines est d’une beauté époustouflante, tant pour son charme que pour ses alentours montagneux offrant de somptueux points de vue. 

Vous prendrez ensuite plaisir à conduire pour fouler les jolies routes menant à Irissarry. Vous verrez l’imposante commanderie Ospitalea. Cette bâtisse du XVIIe siècle a été réhabilitée pour devenir un Centre d’éducation au patrimoine, offrant de nombreuses expositions temporaires richement documentées, sur des aspects souvent méconnus de l’histoire du Pays basque. Après un repas au restaurant Art’Zain, dont la ligne culinaire mêle traditionnel et inventivité, rejoignez La Bastide-Clairence. Cette bastide fondée en 1312 possède un riche patrimoine architectural. Sur la place des Arceaux ou dans les maisons à colombages, plusieurs artisan.e.s travaillent dans des ateliers loués à la mairie. L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, datant du XIVe siècle, vous troublera par son architecture et son préau-cimetière, où l’on enterre encore aujourd’hui les disparu.e.s des vieilles familles du village. 

Un ancien cimetière juif témoigne quant à lui de la forte présence de cette communauté, arrivée lors de l’Inquisition espagnole dans une autre ville incontournable du Pays basque, riche d’art et d’histoire, et dont elle porte le label : Bayonne.

 

Trois jours à Bayonne

Entrez dans Bayonne côté porte d’Espagne. Faites un détour sur le boulevard Lachepaillet, jusqu’au Château-Vieux. Vous y verrez les remparts de cette ville fortifiée, dont les premiers, datant du IVe siècle, sont visibles au début de la rue Thiers. La forteresse médiévale date du XIe siècle et fut reprise par l’architecte Vauban au XVIIe siècle. Remontez vers la cathédrale Sainte-Marie par la rue des Gouverneurs. Vous passerez devant la boulangerie Lebrun, encore baptisée Heynard par la vieille enseigne et par les Bayonnais.e.s, où vous pourrez déguster l’une des meilleures baguettes de Bayonne, « la pointue ». Son voisin se nomme Duplessis, fumeur artisanal de saumon frais et gravlax, dont toutes les étapes (salage, séchage, fumage) sont effectuées sur place.

La place Pasteur vous dévoilera ses charmes lors d’un déjeuner au Kalaka, qui mêle judicieusement la gentillesse des patrons, la saveur des tartes du jour et le point de vue sur ce cœur de ville. La rue d’Espagne est l’artère commerçante. Pensez à lever régulièrement la tête pour apercevoir ses étroites façades. Rue Poissonnerie, l’espace un peu vieillot de la Librairie de la rue en pente vous ravira par son atmosphère familiale et ses murs chargés d’histoires. Les amateur.rice.s de littérature seront comblé.e.s : Bayonne compte treize librairies indépendantes ou bouquinistes. En bas de la rue, le Xurasko allie une cuisine de qualité le midi et une transformation en bar de nuit festif le soir. Au début de la rue des Basques, le Bar du Marché est un incontournable bistrot authentique.

Les halles s’entourent le samedi matin d’un marché des producteur.rice.s. Plus loin, voyez la rue Port Neuf et ses maisons à arcades construites sur pilotis, où l’eau remontait jusqu’au milieu de la rue et servait pour le commerce : aujourd’hui, elle est connue pour ses chocolatiers. Bayonne est capitale du chocolat grâce aux Juif.ve.s l’ayant importé lors de l’Inquisition. Daranatz ou Cazenave font partie des historiques. « Lorsque l’on déambule dans la rue Port Neuf, […] une douce odeur de chocolat engourdit les sens, nous sommes en éveil, aux aguets », écrit la poétesse basque Itxaro Borda.

La ville compte plusieurs petites boutiques indépendantes de créateur.trice.s : Pepiteko, Belle de luz, Les explorateurs modernes, Les jolies choses, Materna créations… Une liste non exhaustive de ces endroits dans l’air du temps qui proposent des bijoux, vêtements et accessoires. Il faudra passer la Nive, l’un des deux fleuves qui traversent la ville, pour changer de quartier et aller du Grand au Petit Bayonne. Le Musée Basque est à visiter à la fois pour l’histoire qu’il va vous raconter et pour son lieu, tout simplement. Rue Marengo, Josie Factory est un coffee shop discret et délicieux. En bord de Nive, les bars et restaurants sont bondés le soir. Arrêtez-vous au Kubata, pour boire un verre sur ses tonneaux et déguster ses fabuleux burgers.

En prenant le pont qui surplombe l’Adour, le deuxième fleuve traversant Bayonne, vous vous retrouverez dans le quartier Saint-Esprit. Le bâtiment art déco du Didam propose des expositions, principalement axées sur la photographie. Le cinéma d’art et d’essai Atalante projette parfois des productions cinématographiques locales. La rue Sainte-Catherine est la seule piétonne du quartier. Le centre d’art Spacejunk expose des artistes street art et est à l’initiative des 42 fresques monumentales que vous croiserez sur les murs extérieurs de la ville. Ces quelques pépites ne sont qu’une infime partie des nombreuses bonnes adresses proposées par Bayonne, cette ville magnifique. Il faudra oser vous aventurer dans ses rues. Quelle que soit la saison choisie, vous terminerez ce séjour au Pays basque avec des couleurs plein la tête.

© Noe C
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INFOS PRATIQUES

Comment s’y rendre ?

Depuis Paris, Biarritz est à 7 h de voiture, 4 h de train, ou 1 h 20 d’avion. Depuis Bordeaux, comptez 2 h de voiture ou de train.

Comment s’y déplacer ?

Plusieurs pistes cyclables et lignes de transports en commun relient les différentes communes. Bien sûr, la voiture reste très pratique pour le type de boucle que nous proposons. Il sera possible d’en louer à l’aéroport ou à la gare. Chacune des communes visitées vous permettra de vous garer gratuitement, mais les plus grandes d’entre elles vous demanderont alors de sortir du centre.

Où dormir ?

Les logements saisonniers ne manquent pas. Dans certaines villes comme Biarritz, c’est une problématique prise très au sérieux par les autorités, qui doivent faire face à des habitations vides en hiver et des habitant.e.s locaux.les qui ont du mal à trouver un logement. La technique à adopter est la même que pour les parkings : vous éloigner pour payer moins cher. Dormir dans la « commune d’à côté » est souvent une bonne solution.

Quelle monnaie ?

Cela peut paraître absurde, puisque la monnaie en vigueur est l’euro. Pourtant, il existe au Pays basque une monnaie locale complémentaire : l’eusko. Ne vous inquiétez pas pour le taux de change, car un euro est égal à un eusko. Il s’agit là d’une monnaie non lucrative (si, si, vous avez bien lu) dont l’utilisation permet de soutenir l’économie locale. En effet, seules les entreprises et les associations dont le siège social est situé au Pays basque peuvent faire partie du réseau. Pour les vacancier.e.s, une boutique acceptant le paiement en euskos est, à défaut d’un gage de qualité, signe d’une véritable action économique locale, la plupart de ces entreprises faisant elles-mêmes circuler les euskos encaissés. Il existe même une euskokart, qui fonctionne comme une carte bancaire. Une adhésion à l’association (12 €) avant votre voyage, et le tour est joué ! Il existe également un « compte vacances » à 2 € pour 2 mois. Pour en savoir plus : euskalmoneta.org.

©NOE-C
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LES 10 INCONTOURNABLES

1.

Depuis la côte des Basques, à Biarritz, montez l’escalier des « 100 marches », et admirez l’Océan derrière vous.

2.

À Guéthary, Christian Bordes, connu sous son pseudo grolandais Jules-Édouard Moustic, a fondé la radio I have a dream. Il invite parfois quelques copains pour un Bal 2 vieux, initié en 2009 avec le regretté RKK (Rémy Kolpa Kopoul).

3.

À Saint-Jean-de-Luz, assistez à une partie de pelote cesta punta, qui se joue avec une chistera en osier, dans un espace couvert appelé le jaï alaï. Ce dernier, avec le temps, est le nom couramment employé pour parler du jeu de cesta punta. Puis regardez le film Jai Alai Blues de Gorka Bilbao : une plongée dans le succès (et les dérives) du jaï alaï, dans les États-Unis des années 70.

4.

Pas même âgé d’un an, le restaurant Choko Ona, à Espelette, a reçu une étoile au guide Michelin. Une bonne raison pour « se faire un gastro ».

5.

À Itxassou, entre Cambo et Bidarray, passez une nuit dans les chambres d’hôtes Etxe Goxoan. Une maison basque sur les hauteurs du village, avec vue sur les montagnes.

6.

Sur les marchés ou directement dans les fermes, goûtez le fromage de brebis (à couper très finement !), accompagné d’une confiture de cerises noires.

7.

Découvrez les médias du coin : le quotidien régional Sud Ouest dispose d’un cahier Pays basque ; les hebdomadaires locaux Mediabask et La Semaine du Pays Basque sont en kiosques et dans les bars ; la chaîne France 3 propose une édition locale à 18 h 53 ; la radio France Bleu réalise des émissions depuis Bayonne.

8.

À Bayonne, le restaurant Blondie se proclame « coffee-food-beer » et propose chaque jour une assiette « simple, de saison, et locavore ».

9.

Monsieur Txokola est à Bayonne et à Biarritz. Il torréfie lui-même les fèves de cacao, et propose un retour à l’essentiel : la tablette de chocolat, dans plusieurs registres.

10.

À Bayonne, Züzülü est un magnifique lieu consacré aux arts et à la culture. S’y trouvent l’atelier POtt serigrafia, initiateur du projet, des espaces de travail, et un coin café.

 

Article du numéro 49 « Liberté », par Laurent Platero

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