Catégorie : Paulette Map
À l’heure où le confinement (saison 2) n’est plus qu’un lointain souvenir et que nos envies d’ailleurs peuvent enfin être assouvies, et si on planifiait notre prochain voyage ? Oui, oui, absolument. On a amplement mérité un grand bol d’évasion. Allez. On laisse derrière soi la routine des trois C, conf-call, cuisine et canapé, pour s’offrir le pouvoir (dépaysant) des trois M, mer, montagne et Martinique ! Mais pas de panique. Pour vous aider à concocter le meilleur des programmes une fois sur place, Paulette revient sur un superbe séjour effectué en partenariat avec le Comité Martiniquais du Tourisme et Air Caraïbes. Quatre jours de découverte d’une destination riche en biodiversité et en traditions étonnantes. On vous raconte tout.
Si l’on pense déjà connaître la destination Martinique, ses longues plages de sable blanc, dont la plus connue Les Salines, sa nature luxuriante sublimée dans le Jardin de Balata (entre autres), et sa yole ronde fraîchement inscrite au registre « des bonnes pratiques de sauvegarde du patrimoine immatériel » de l’Unesco, l’île regorge encore de richesses insolites, de biodiversité et de traditions qui méritent de sortir des sentiers battus et de partir à la rencontre de l’un des poumons verts des Petites Antilles. Alors profitons pleinement de notre liberté retrouvée pour croquer à pleines dents un bout de Martinique bio-tradition !
AU CŒUR DE LA BIODIVERSITÉ
Le Domaine d’Émeraude, jardin remarquable au Morne Rouge
En quête d’un jardin d’Eden ? Ne cherchez plus. Nous l’avons trouvé dans un lieu d’une sérénité absolue, conçu par le Parc naturel régional de la Martinique. C’est au nord de l’île que le Domaine d’Émeraude propose aux amoureux.se.s de la nature près de 4 kilomètres de sentiers de promenade répartis en 3 parcours (de 15, 30 ou 60 minutes) accessibles à tous et à toutes, et permettant d’explorer une forêt généreuse d’une centaine d’espèces indigènes. Chemin faisant, les découvertes ne manquent pas. On s’attarde devant le bâton de cannelle dans sa forme originelle, c’est-à-dire un bel arbre robuste à l’écorce parfumé. On explore le jardin médicinal, véritable pharmacie à ciel ouvert où pousse la doliprane — oui oui, une plante appelée colquhounia coccinea dont les feuilles, une fois infusées, aident à calmer la fièvre, les migraines, l’état grippal et les maux dentaires. On s’étonne en lisant l’histoire rocambolesque des migrations allemandes, alsaciennes et acadiennes dans la région — qui l’eut cru ? — grâce au parcours pédagogique proposé dans le Pavillon d’exploration de la nature. Un vrai moment d’évasion au cœur de la biodiversité martiniquaise.
Le café d’excellence Martinique
Alerte aux amoureux.ses (#addicts) du café. Ceci est pour vous ! L’île « aux fleurs », sous la houlette du Parc naturel régional de la Martinique, se lance dans la création d’une filière caféicole « haut de gamme » ayant pour objectif la production d’un café d’excellence de Martinique. Un véritable travail de recherche entre passionné.e.s qui a débuté par l’identification de 3 cultivars de la variété Arabica Typical Liberica, descendants directs du caféier introduit en Martinique en 1721 par Gabriel-Mathieu Desclieux, premier caféier planté dans les Amériques ! Suivant un protocole strict et long comme le bras, la culture de cette variété de café dans des zones pédoclimatiques du territoire permettant le développement optimal de ces caractéristiques qualitatives permettra la création d’un produit labellisé et le développement de circuits agrotouristiques durables. Un beau patrimoine gustatif et naturel qu’il nous tarde déjà de goûter. Rendez-vous à notre prochain séjour !
Le rhum blanc bio A1710 certifié ÉCOCERT Agriculture Biologique
Du café au rhum, il n’y a qu’une petite trotte consentie par ChaCha et Pilibo, les deux frères mulets qui participent à l’organisation du travail de récolte de la canne à sucre à la distillerie A1710 située sur la commune du François. Pourquoi deux adorables mulets ? Parce que les anciens avaient tous leur équidé pour se déplacer, travailler et exploiter la terre à échelle humaine et avec respect. Ce retour aux sources volontaire se retrouve dans toutes les étapes de production du rhum blanc bio du domaine A1710 : de l’exploitation de la parcelle de cannes à sucre bio certifiée ECOCERT, sans engrais, ni pesticides, ni herbicides, ou produits chimiques, à la coupe de la canne à la main, en passant par la mise en bouteille du rhum et son étiquetage manuel. Authenticité et respect de l’histoire du sucre et du rhum de la Martinique rythment ainsi les journées à l’Habitation du Simon dont le parc est si agréable à visiter.
L’APPEL DE L’HISTOIRE ET DE LA TRADITION
La Savane des Esclaves, villages de mémoire et d’Histoire
La savane des Esclaves est l’un de ces lieux qui ne laissent personne indifférent tant il y a à voir, à apprendre et à ressentir sur trois hectares de parc aménagé dans la campagne de la commune des Trois-Îlets. Sa médaille de bronze au palmarès des meilleurs musées de la Caraïbe aux Travellers’ Choice Awards 2018, amplement mérité, a récompensé un véritable projet-passion dont son fondateur et architecte, Gilbert Larose, Martiniquais passionné par l’Histoire de son île, peut être fier. Les villages qu’il a reconstitués, pierre par pierre — ou plus précisément fagots de bois par fagots de bois — font renaître le mode de vie de ses ancêtres afin que les savoirs, les savoir-faire et les traditions ne se perdent pas au gré du temps. Une visite guidée et savamment balisée permet de découvrir 400 ans d’Histoire de la Martinique, du village amérindien (Kalinago) dédié aux premiers habitants de la Martinique avant l’arrivée des colons européens, au village « Antan Lontan » (aux temps anciens, ndlr) avec ses cases traditionnelles dans lesquelles habitaient les descendants d’esclaves après l’abolition, en passant par le musée, la Place de l’esclave Romain, la Rue Case-Nègres avec ses panneaux explicatifs et statues qui retracent la période de l’esclavage et expliquent le mode de vie des esclaves sur les habitations. Cette visite pédagogique et immersive nécessaire s’achève avec la dégustation d’un bon jus frais au bar à jus ou d’une glace locale aux saveurs atypiques, sans oublier un petit passage par la boutique où nous avons craqué pour un jeu de cartes aux effigies des grands hommes et grandes femmes antillais.es. ayant marqué.e.s l’Histoire de la Caraïbe et du monde. Une plongée dans le temps et dans les traditions qui mérite vraiment le détour.
L’Habitation Céron
En matière d’immersion visuelle dans l’Histoire de la Martinique, on ne peut passer à côté de l’Habitation Céron. Signalée dans la commune du Prêcheur dès 1658 comme une importante sucrerie avec moulin à eau, les vestiges de ses nombreux bâtiments (moulin, sucrerie, gragerie, vinaigrerie, foyer ou purgerie) ainsi que sa rue cases-nègres (ancien quartier de résidence des esclaves noir.e.s) sont inscrits à l’inventaire des monuments historiques français ! Toute une Histoire que l’on peut littéralement toucher du doigt, et qui mérite d’être racontée avec authenticité et apaisement tant les épais murs de pierre semblent vouloir partager avec les visiteur.se.s l’intimité des destins héroïques dont le courage, la résilience et les triomphes firent vibrer, naguère, ces lieux. Aujourd’hui tournée vers l’agrotourisme, l’Habitation Céron est aussi un jardin remarquable abritant le célèbre Zamana, élu plus bel arbre de France, prix du public, en 2015. La nature s’invite généreusement dans nos assiettes au restaurant de l’Habitation où le chef Hugo Thierry excelle dans l’alchimie des goûts et des saveurs à partir de produits en partie issus de la cueillette et de la pêche du jour dans ce marché à ciel ouvert. Un must-taste !
Le Lasotè, cultiver la terre ensemble au rythme des tambours
L’une des traditions les plus incongrues, mais aussi les plus authentiques que l’on puisse découvrir lors d’un séjour à la Martinique reste indéniablement le Lasotè ! Mais kesako ? Simple. Plutôt que de travailler seul.e, pendant plusieurs jours, des hectares de terre, pourquoi ne pas recevoir de l’aide de voisin.e.s, d’ami.e.s, ou de parent.e.s sachant manier la houe ? Nos ainé.e.s en avaient de bonne idée avant la mécanisation et l’utilisation de machine agricole ! Si cette pratique connait depuis peu un regain de popularité, plus par folklore que par besoin, elle n’en est pas moins un retour nostalgique à un passé où l’entraide et l’effort collectif cadencés grâce au son du tambour rythmaient la vie des campagnes martiniquaises. Aujourd’hui, les touristes volontaires comme les jeunes en insertion peuvent participer à des lasotè grâce à des associations locales qui valorisent cette tradition ancestrale et développent ces « coups de main » festifs afin de former la jeune génération aux techniques anciennes et les inciter à revenir à une consommation de produits locaux cultivés dans le respect de la nature.
BONS PLANS FOOD
Pique-nique sur la plage avec le chef Tedd
Coup de cœur absolu — le brunch composé de finger food servie sur la plage par Teddy Lowinski, ou Chef Tedd pour les intimes ! Au menu : cigare de ti-nain morue, crousty de brandade de morue à la patate douce, nem de lambis, mini burger farcis au poisson frit mariné, pain perdu maison caramel au lait de coco, salade de fruits frais et jus frais Ji Kreyol. Rien que d’y repenser, on en a l’eau à la bouche. Chef Tedd prépare également quotidiennement des box dégustation aux menus variés, pour tous les goûts et toutes les occasions. À commander, emporter et déguster où vous voudrez.
Chef Tedd, @chefteddmartinique, chef tedd, teddy.lowinski@gmail.com
Le restaurant de l’Habitation Céron avec le chef Hugo Thierry
Les fins gourmets avides de nouvelles saveurs ne pourront que se régaler à la table du jeune chef Hugo Thierry tant sa cuisine créole fusion est à la fois inventive, aérienne, goûteuse et authentique. Sa philosophie est simple : proposer un menu dégustation à l’aveugle, rythmé par l’environnement de l’Habitation et repensé tous les matins comme un hommage à la nature en 8 étapes. Un vrai voyage gustatif à ne pas manquer.
Habitation Céron, Quartier Anse Céron, 97250 Le Prêcheur
Le restaurant Le Pitaya avec le chef Vladimir François
Autre recommandation food entre vous et nous : le restaurant Le Pitaya, lové au bord de la piscine de l’hôtel La Pagerie****, dans la commune touristique des Trois-Ilets. Ce cadre élégant complimente à ravir une cuisine caribéenne fusion gourmande et raffinée imaginée par le chef Vladimir François. On ne peut que vous conseiller le marlin fumé à la canne à sucre bio ou la raviole de langouste au moringa du jardin et son bouillon de tête infusé aux jeunes feuilles de brisée pour une mise en bouche, la pintade fermière au rhum vieux accompagnée de gnocchis igname aux herbes du jardin et mousseline de patate douce en plat principal, et le blanc manger coco, passion et basilic du jardin pour les amateur.e.s de desserts gourmands.
Le Pitaya, Rue du Chacha – La Pointe du Bout, 97229 Trois-Ilets
Le restaurant La Chaudière avec la cheffe Yanic Malidor
Située dans la commune du Morne-Rouge, La Chaudière est une adresse gourmande traditionnelle comme on les aime : à la bonne créole, élégante, authentique, dépaysante et divinement bonne. On a littéralement craqué pour le velouté de saison et sa chiquetaille de morue, le vivaneau grillé accompagné d’une sauce chien et de légumes et féculents du jardin, sans oublier la touche sucrée, une île flottante au nougat pays. Un vrai régal (!) dans un cadre entre jardin et montagne. Foncez !
La Chaudière, 19 Quartier la Propreté, 97260 Morne-Rouge
BONS PLANS HÉBERGEMENT ET TRANSPORT
Hôtel Bambou via @mathieupsyche Hôtel Bambou via @mathieupsyche
Hôtel Bambou***
Engagé dans la protection de la biodiversité dans le secteur du tourisme et labellisé Qualité Tourisme, Tourisme & Handicaps, La Clé Verte et BIORISMO, l’Hôtel Bambou *** et ses bungalows en bois sont nichés au cœur d’un jardin tropical de toute beauté et Instagrammable à l’envie, où cohabitent faune et flore caractéristiques de l’île. Affichant fièrement sa charte environnementale, l’hôtel souhaite devenir un référent en matière de biodiversité dans la Caraïbe, en Outre-mer et en Martinique en mettant en œuvre de bonnes pratiques concrètes, comme entretenir son jardin créole de manière naturelle, sensibiliser les clients aux enjeux environnementaux, favoriser la connaissance des clients sur les thématiques environnementales à l’aide de panneaux d’information et de livrets pédagogiques, connaitre et faire connaitre la biodiversité locale, agir au quotidien pour préserver les richesses naturelles et mobiliser ses équipes et ses partenaires sur l’importance de l’utilisation de produits et légumes locaux de saison aux restaurants et aux bars. Avec son sublime emplacement en bord de mer, l’Hôtel Bambou *** invite à la tradition créole dans l’un des hotspots de la biodiversité de la Caraïbe qu’est l’île de la Martinique.
Air Caraïbes
Air Caraïbes, la compagnie aérienne antillaise spécialiste des Caraïbes, densifie et adapte son offre de rotations à destination de Fort-de-France avec 17 vols par semaine. La compagnie s’engage à faire voyager ses passagers en toute sérénité grâce à des mesures sanitaires strictes et une assistance COVID comprise dans le billet d’avion pour les voyages effectués jusqu’au 31/3/2021 sur l’ensemble de leur réseau. Dès le début du séjour, les frais de santé, d’hébergement et de modification de billet liés à la COVID-19 sont couverts. Pour plus de renseignements, consultez le site d’Air Caraïbes.
Article de PK Douglas
Si Dubaï est souvent comparée à Las Vegas – sans les casinos – pour son gigantisme luxueux et scintillant, la team Paulette a découvert une destination pleine de nuances, à la croisée des mondes, où les tours à vent persanes côtoient les gratte-ciels futuristes, la gastronomie internationale s’offre à la dégustation sur quelques kilomètres carré, l’art contemporain trouve un terrain d’expression inédit et les eaux cristallines du Golfe Arabique ne sont jamais bien loin. Une échappée de tous les possibles en somme, idéale pour un long week-end d’évasion, ou pour une petite escale, chemin faisant vers l’Asie.
Après un beau séjour effectué en mars dernier, Paulette complète son petit guide pratique des bons plans et bonnes adresses à ne pas rater, afin de découvrir une Dubaï loin des idées reçues, en seulement deux ou trois jours, au rythme de moments de bien-être, de culture, de shopping, de farniente et surtout de bonne bouffe !
JUMEIRAH 1
Atterrir à Los Angeles (après seulement 6 heures de vol), c’est le sentiment que donne le quartier de Jumeirah 1 à Dubaï, avec sa ribambelle de coffee shops, galeries d’art, restaurants et concepts stores mignons comme tout. Sans oublier La Mer à deux pas, beaucoup plus chaude que les grosses vagues de l’océan Pacifique.
© PK Douglas © @dance_with_alexandra
Seva Experience (Jumeirah 1)
Lieu hybride imaginé par Eda Gungor qui allie centre de bien-être et de relaxation, retraite méditative et holistique, studio de yoga, espace de workshop, café végétarien et boutique, Seva Experience est un véritable coup-de-cœur d’où l’on ressort complètement rechargé·e·s en « good vibes only ». Incontournable !
Musée Etihad (Jumeirah 1)
Ce surprenant musée à l’architecture symbolique est l’endroit parfait pour découvrir l’histoire contemporaine des Émirats Arabes Unis, à travers diverses expériences interactives qui retracent une histoire extraordinaire, dont la signature de la déclaration d’indépendance de la première fédération du Golfe et l’essor économique fulgurant de la région débuté dans les années 70.
Stomping Grounds (Jumeirah 1)
C’est tout simplement l’un des meilleurs spots pour prendre un petit-déjeuner – soit la bruschetta et œufs Bénédicte, le toast à l’avocat et burrata, la shakshuka, les gaufres au caramel beurre salé ou un acai bowl personnalisé – servi avec un café de spécialité (ou café gourmet) torréfié sur place. Le barrista, grand spécialiste du latte art, saura égailler votre boisson chaude d’un cœur, un hippocampe ou même une licorne ailée. Il sait tout « dessiner » !
Society DXB (Jumeirah 1)
Ce café lounge au design raffiné propose des viennoiseries qui intriguent autant qu’elles mettent l’eau à la bouche. Il n’y a que l’embarras du choix entre le cruffin Zaatar (pâtisserie qui allie, vous l’aurez deviné, croissant et muffin), le croissant aux noisettes et charbon actif (à chacun ses goûts) et le croissant à la pistache, sans oublier de très rafraichissants jus de pastèque, citron menthe, coco chia ou gingembre.
Comptoir 102 (Jumeirah 1)
Petit bijou de design et de déco d’intérieur, le concept store Comptoir 102 (mode, art de la table, maroquinerie, accessoires, librairie, art) abrite aussi un café-restaurant-bar à jus à l’esprit bohème, tout en bois et en bambou, où l’on déguste une excellente cuisine organique et végétarienne.
Kulture House (Jumeirah 1)
À deux pas de Comptoir 102, les arcades colorées de Kulture House invitent à découvrir des trésors d’artisanat locaux : vaisselle, bijoux, mode, tapis, déco d’intérieur, tableaux d’artistes de la région et même des plantes vertes. L’espace coffee shop lounge permet de faire une petite pause avant de se diriger vers la mer.
La Mer (Jumeirah 1)
Pour nous Français·e·s, pas de mystère : il s’agit bien de la plage. Mais pas que ! Cette longue promenade aménagée qui longe le littoral à Jumeirah 1 offre de multiples activités de loisirs nautiques et aquatiques en journée, ainsi que le meilleur de la cuisine indienne (Masti), turque (Kaftan), libanaise (Babel) et japonaise (Miyabi) en soirée.
Masti (La Mer)
Coup de cœur pour ce restaurant bar lounge à la déco Instagramable à l’envie, du toit terrasse au bar à cocktails, en passant par les toilettes ! On mitraille aussi les assiettes tant les plats sont aussi beaux que bons.
Escale historique et authentique essentielle pour toute bonne visite de Dubaï, Bur Dubaï, Deira et la Dubaï Creek (la rivière de Dubaï) grouillent d’une effervescence communicative. On se laisse volontiers porter entre souks, marchés et musées, en remontant le fil de l’histoire de cette petite communauté de bédouins tranquille devenue en 50 ans à peine une mégalopole qui concurrence New-York et Londres.
Musée archéologique de Saruq Al Hadid, musée Al Shindagha et Perfume House (Al Shindagha)
À quelques enjambées les uns des autres, les musées Saruq Al Hadid, Al Shindagha et Parfume House offrent chacun une perspective sur le passé et le présent de la ville-émirat. Une belle expérience visuelle, olfactive, sensorielle et immersive que l’on recommande chaudement.
Les souks de l’or, aux épices, des parfums et des tissus (Deira et Bur Dubaï)
Véritable passage obligé, les souks du Vieux Dubaï réveillent des senteurs méconnues ou oubliées avec leurs enfilades d’étals regorgeant d’épices et de parfums orientaux : oud, safran, ambre, cannelle, cardamone, noix de muscade, vanille, henné, boutons de roses, pétales d’hibiscus, fleur de Jéricho et bien d’autres encore. 2 bonnes adresses shopping dans le quartier : Zafaran Isfahan Herbs Trading (Souk aux épices) pour le thé et les épices et Pashmina House (Bur Dubaï) pour les foulards, les tuniques et de la déco.
Kojranwala (Al Ras)
On a adoré tomber par hasard sur ce resto de rue pakistanais, dont la devanture d’un vert pétant ne passe pourtant pas inaperçue. C’est l’une de ces adresses qui circulent entre locaux et amateur·trice·s d’une cuisine qui a du goût et sur le pouce.
Al Bait Al Qadeem (Al Ras)
Al Bait Al Qadeem Emirati Heritage, qui se situe à deux pas de Kojranwala, sert une cuisine du Moyen-Orient généreuse et abordable (entre 50 et 60 AED ou 12 et 15 euros) ainsi qu’une boisson de bienvenue au concombre et à la fleur d’oranger des plus rafraîchissantes, tout ça dans un cadre intérieur et extérieur agréable et cosy.
Chukpalu Rugs (Al Souq Al Kabeer)
Très bonne adresse shopping dans le Vieux Dubaï, Chukpalu Rugs est spécialisée dans le tapis vintage, la déco d’intérieur artisanale et les accessoires. Son fondateur, le designer afghan Rahim Walizada, participe à un programme de réinsertion des femmes en Afghanistan, dans des pays en guerre et en voie de développement, ainsi qu’au programme des Nations Unies UNHCR Art Stands pour aider les réfugiés et collabore enfin avec la Agency Coordinating Body For Afghan Relief (ACBAR). De belles initiatives qui donnent envie de tout acheter.
L’hôtel XVA (Al Fahidi)
Lové dans le quartier historique Al Fahidi (anciennement appelé Al Bastakiya), le boutique hôtel, café lounge et galerie d’art XVA plaira aux amoureux•ses d’un cadre oriental et bohème où art contemporain et cuisine largement végétarienne se côtoient au son des appels à la prière de la Grand Mosque non loin.
DIFC ET DOWNTOWN DUBAÏ
Bienvenue dans le quartier vertical de Dubaï où les grattes-ciels futuristes rivalisent d’excentricité. Les fans d’architecture sauront apprécier ce grand terrain de jeu pour designers et architectes internationaux·les; quant aux fins gourmets, ils et elles suivront à la lettre l’itinéraire gourmand qui suit. Orgasmes culinaires garantis !
© Vibe UAE © @foodaddictgva
Vibe (DIFC)
Ce coffee shop aux couleurs acidulées donne envie de tout photographier et de tout commander : les pancakes extra moelleux au beurre de cacahuète, les açaï bowls personnalisés, les œufs Bénédicte à la crème hollandaise de betterave, avec champignons et épinards, ou encore les tartines d’avocat au houmous de betterave. Autant fermer les yeux et poser un doigt sur le menu, comme ça, au pif. Le choix sera plus simple !
The Sum of Us est une autre jolie adresse pour petit-déjeuner ou bruncher où le café est torréfié sur place. En matière de food, on a particulièrement apprécié le croissant à la rose fourré à la crème et à la fraise, ainsi que les pancakes à la ricotta, crème de myrtille et chapelure de pistache.
Cé La Vie (DIFC)
Certifiée meilleure vue de Dubaï sur l’impressionnante Burj Khalifa, le panorama depuis la terrasse du bar-restaurant Cé La Vie est à couper le souffle, particulièrement au coucher du soleil. L’ascension jusqu’au 54ème étage du Sky View Hotel (en ascenseur, rassurez-vous) en vaut donc largement la peine.
Ninive (DIFC)
Alerte coup-de-cœur ! Lové aux pieds des Emirates Towers, le restaurant Ninive est une oasis verdoyante, cosy et chaleureuse aux allures de campement bédouin offrant une ambiance musicale contemporaine et une cuisine orientale gourmande aux influences iraniennes, iraquiennes, saoudiennes, égyptiennes et turques. Un pur régal ! Foncez.
La Cantine du Faubourg (DIFC)
À deux pas de Ninive, la Cantine du Faubourg et sa grande terrasse extérieure offre un cadre idéal pour un cocktail digestif, ou deux, ou trois, en dansant sur de la très bonne musique comme on aime. Bonne ambiance assurée.
© Dubaï Tourism © Dubaï Tourism © Dubaï Tourism © Dubaï Tourism
Amazonico (DIFC)
Comme un coup-de-cœur en appelle un autre, on ne tarira point d’éloges sur le restaurant brésilien Amazonico, tant l’expérience visuelle, olfactive, gustative et musicale est exceptionnelle, jusqu’à la terrasse rooftop où officie un DJ à la playlist très pointue. On se croirait presque sur la plage d’Ipanema. Un petit plaisir à se faire. Vous l’avez bien mérité.
Indochine Dubaï (DIFC)
Petite sœur de l’iconique adresse New-Yorkaise, on apprécie l’ambiance chaleureuse, feutrée et joyeusement exubérante d’Indochine Dubaï, alliant cuisine fusion et bar à cocktails, ambiance Saturday Night Fever! Un bon spot pour faire la fête.
L’hôtel Rove
Les hôtels ROVE, situés un peu partout dans la ville (Marina, City Center, Healthcare City) sont modernes et offrent des nuitées à prix abordables. Celui de Downtown est idéalement placé entre le Vieux Dubaï, la côte balnéaire et le sud de la ville.
DUBAÏ DESIGN DISTRICT
Dubaï Design District ou d3 se découvre à pied, en flânant dans ce damier organique entièrement dédié au design, à l’innovation, à la créativité, à la mode et à l’entrepreneuriat. On peut y faire une partie de badminton au soleil sur un terrain extérieur accessible à tous.tes, avec une vue plutôt sympa sur la Burj Khalifa, ou faire un peu de shopping dans les nombreux concepts stores aux influences internationales qu’abrite le lieu. Faire les emplettes, c’est aussi du sport !
Adorable café, restaurant, torréfacteur et espace de co-working, One Life Kitchen & Café offre à déguster des produits toujours frais, des plats toujours très appétissants et nourrissants, dans un cadre toujours rempli de good vibes. Que demander de plus ?
Select Shop Frame, c’est l’audace du style japonais et le cool californien réunis en un même concept store, où on shoppe les dernières baskets tendance pour rider sur sa toute nouvelle planche de skate customisée sur place, où on boit du bon café torréfié venu du Danemark et où on feuillette des bouquins sur la photographie et l’art. Vous avez de grandes chances d’y passer des heures.
Magnifique concept store dédié au nomadisme et à l’esprit de voyage et d’aventure, Montroi propose un grand choix de produits et d’accessoires, que l’on peut customiser sur place. Un vrai temple du slow-fashion, de l’artisanat et du fait-main.
© @naomi_dsouza © @yui_dxb
Pour casser la croûte à d3 (à ne pas confondre avec Détroit. Get it?), on choisit la cuisine efficace et à petits prix du restaurant japonais YUi. Cette cantine discrète à laquelle on peut accéder par Select Shop Frame propose notamment du maze zoba, un délicieux ramen fait avec des pâtes de farine de sarrasin et sans bouillon, ainsi que des gyoza au poulet et végétariens. Juste, miam !
Pour terminer la visite de d3 sur une note sucrée, on s’arrête à Home Bakery Kitchen, boulangerie pâtisserie très design que vous aurez forcément déjà repérée lors de vos pérégrinations, où les cronuts sont à croquer !
UMM SUQEIM
Et si vous passiez une journée (voire 2 jours) sans quitter la mer des yeux, ou presque ? Pour faire le plein d’air iodé, direction Umm Suqeim, quartier qui longent doucement la côte, jusqu’à Dubaï Marina. The Palm Jumeirah, non loin, regorge aussi de bonnes adresses gastronomiques pour passer une soirée d’exception.
Kite Beach (Umm Suqeim 1)
Plage d’initié·e·s où les kite surfeur·se·s s’adonnent à des pirouettes acrobatiques au gré du vent, Kite Beach est le spot parfait pour s’installer sur la plage de sable fin et bronzer, avant de flâner le long de la promenade en bois aménagée de food trucks et de petites échoppes en tout genre. Vous ne manquerez pas de déguster les délicieux hamburgers et les glaces rafraîchissantes du food truck SALT Kite Beach.
Ripe Market Academy Park (Al Sufouh 2)
Une petite halte au Ripe Market, à Police Academy Park, s’impose pour découvrir des producteur·rice·s locau·ale·s vendant fruits et légumes bio, confitures, miels, bijoux, vêtements et artisanat de qualité dans uns ambiance familiale et festive. Les douceurs cuisinées sur place s’avèrent de toute bon-té !
Talise Spa (Madinat Jumeirah)
L’autre parenthèse relaxation et bien-être de votre séjour se fera au très reposant et idyllique Talise Spa, auquel on accède aisément en taxi. Une expérience sur-mesure et hors du temps qui réalignera tous vos chakras.
Flamingo Room (Madinat Jumeirah)
Alerte coup-de-cœur ! Autre bonne adresse food, ce petit bijou de design qu’est le restaurant Flamingo Room dont la carte fait voyager aux quatre coins du globe avec l’étonnant calamar Mozambique, l’excellent carpaccio de poulpe, la délicieuse puttanesca au thon confit ainsi que les appétissants poulet peri peri et côte d’agneau au gingembre et à la menthe. On en salive rien que d’y penser.
Drift Beach Dubaï (Dubaï Marina)
Couronner une après-midi farniente en admirant le coucher de soleil, un grand cocktail à la main, c’est possible. Le Drift Beach Dubaï vous accueille dans un cadre méditerranéen chic, entre les gratte-ciels futuristes de la Dubaï Marina et le sable doré du Golfe Arabique. Endroit au combien Instagramable. Alors pourquoi se priver ?
Little Miss India (The Palm Jumeirah)
Alerte coup-de-cour ! Encore un sublime resto qui allie déco de « rêve d’ailleurs » – ici, on part en Inde – et plats hyper raffinés et surprenants, comme les smoky lamb chops (côtelettes d’agneau aromatisées à la feuille de menthe) servis dans un bocal qui fume quand on l’ouvre – Wow ! – ou le bouillon de crevettes à la noix de coco, citron et coriandre. Sans oublier les cocktails savamment dosés et servis dans ce cadre digne des plus beaux palais du Rajasthan. Plaisir gustatif que l’on recommande à 1000% !
Jumeirah Al Naseem (Madinat Jumeirah)
Jumeirah Al Naseem, magnifique hôtel resort à deux pas de la plage, est une jolie option premium pour un séjour haut de gamme et sur-mesure. Vous méritez bien ce petit plaisir !
À NE SURTOUT PAS MANQUER
L’Exposition Universelle sur le thème « Connecter les esprits, construire le futur », qui aura finalement lieu à l’automne 2021, est absolument immanquable ! Autour de trois piliers de réflexion, « opportunité, mobilité et durabilité », les pays du monde entier présenteront chacun leur vision innovante du monde de demain dans un lieu immense, situé à l’extérieur de la ville en direction d’Abu Dhabi et accessible en métro. Une occasion rêvée de faire un grand bon dans l’avenir !
Une échappée belle dans le désert
Vous souhaitez une expérience dépaysante et inoubliable ? Laissez-vous tenter par un safari éco-responsable dans la Réserve Naturelle du Désert de Dubaï organisé par Platinum Heritage. À la clé, des paysages à couper le souffle, des rencontres chaleureuses et des souvenirs plein la tête. Plusieurs formules sont possibles, incluant au choix, un safari en Jeep vintage, une exhibition de faucon, une balade à dos de dromadaire, un dîner au feu de bois, une nuit de « glamping » dans un campement bédouin traditionnel, un tour en montgolfière au lever du soleil (!) et un petit-dèj bien copieux avant de quitter le désert. Tout simplement magique.
Quand y aller ?
On vous conseille la saison haute, entre octobre et mai. La température extérieure est agréable, contrairement au reste de l’année où elle peut monter jusqu’à 40ºc. Entre juin et septembre, les offres hôtelières de luxe à petits prix sont cependant plus fréquentes.
Comment s’y rendre ?
Des vols directs vers la ville-émirat sont proposés par Emirates depuis Paris, Lyon et Nice, et par Air France, depuis Paris. Cependant, au regard de la situation sanitaire actuelle, on vous conseille vivement de vous informer des éventuelles restrictions de voyage et des règles sanitaires mises en place avant de booker votre vol.
Un décalage horaire ?
En été, Dubaï a 2 heures d’avance sur Paris : à midi à Paris, il est 14h à Dubaï. En hiver, le décalage horaire est de 3 heures.
Comment se déplacer ?
Le métro de Dubaï (que l’on peut prendre à l’aéroport DXB) traverse toute la ville et permet de rejoindre les quartiers les plus fréquentés. Sinon, Uber est très fiable et fonctionne dans toute la ville. Des taxis officiels sont également disponibles.
Où dormir ?
À Dubaï, l’hébergement ne manque pas. Vous trouverez forcément chambre à votre goût et dans votre budget. Les hôtels ROVE, situés un peu partout dans la ville, sont modernes et offrent des nuitées à prix abordables. Si vous êtes plutôt Bed & Breakfast au design nomade et chic dans le Vieux Dubaï, Mazmi Coffee & More fera assurément votre bonheur.
Quelle monnaie ?
La carte bancaire ! Elle est acceptée quasiment partout, du souk au centre commercial en passant par la plage. Si vous souhaitez tout de même utiliser des pièces sonantes et trébuchantes, la monnaie locale est le dirham émirien (AED) : 1 euro = 4 AED.
Point Internet
Qui dit ville ultramoderne dit forcément couverture WiFi, omniprésente et gratuite. Il suffit de se connecter au réseau disponible, que vous soyez à l’hôtel, au resto, dans un bar ou à la plage. Pour le désert, pas de panique. La carte SIM prépayée offerte à l’aéroport de Dubaï DXB est rechargeable à volonté, à vos frais bien sûr.
Merci à l’Office du Tourisme de Dubaï et à My Tour Studio Dubaï.
Article de PK Douglas
À Dubaï, le cinéma d’art et d’essai indépendant a trouvé une ambassadrice passionnée et passionnante en Butheina Kazim, jeune trentenaire et fille du pays, pour qui la plus belle des rencontres se fait entre un film et son public. C’est précisément pour accompagner cette rencontre qu’est né Cinema Akil, il y a bientôt 6 ans, tel un ovni au charme rétro parmi les cinémas multiplex projetant des blockbusters. Fascinée, depuis toujours, par les « images qui bougent » et le storytelling, Butheina nous raconte la genèse et les étapes successives de son projet atypique, avec l’enthousiasme et l’intelligence qui la caractérisent. Entretien.
PK Douglas pour Paulette : Tu as co-fondé le tout premier cinéma d’art et d’essai des Émirats Arabes Unis, d’abord itinérant, désormais permanent à Warehouse 68 Alserkal Avenue, Dubaï. Comment cette aventure a-t-elle commencé ?
Butheina Kazim : Je souhaitais à tout prix créer une expérience alliant cinéma, débat d’idées et lieu de rencontre, destinée à une communauté de personnes très diverse et amoureuse de cinéma. D’où la création en 2014 de Cinema Akil, en format pop-up cinéma à la Third Line Gallery, afin de tester l’appétit du public émirien pour notre programmation cinématographique d’art et d’essai. Ce furent des débuts assez modestes : nous avions une capacité de 45 personnes, assises sur des poufs en guise de sièges, une sélection d’une douzaine de films représentatifs de ce que nous souhaitions faire découvrir au public, en opposition avec la programmation traditionnelle des gros cinémas multiplex. Nous avons pu projeter des films de Satyajit Ray ou encore d’Alfred Hitcock dans des espaces communautaires, des parcs, des terrains de basket ou des entrepôts. L’idée était vraiment d’amener ce type de cinéma au public de la région, d’aller à sa rencontre, de le galvaniser et de constituer notre communauté petit à petit. Après 4 ans de test, courant 2018, nous avons investi un espace permanent à Alserkal Avenue, où nous avons installé un grand écran unique dans une grande salle de projection, habillée d’un mobilier cosy et rétro chiné un peu partout. Cinema Akil est ainsi devenu le seul cinema d’art et d’essai du pays, proposant un point de vue cinématographique singulier.
P.K. : D’ailleurs, pourquoi Cinema « Akil » ?
B.K. : Akil est un nom propre arabe assez commun et répandu dans la region du Moyen-Orient, en Afrique et en Asie du Sud-Est qui signifie intelligent, sage et sensé. Nous voulions donner un nom à notre cinéma qui soit familier et personnel.
P.K. : Tout comme Paulette ! (Rires). Et alors, d’où te vient cette passion pour le 7ème art ? As-tu suivi des études de cinéma ?
B.K. : En effet, j’ai toujours été fascinée par la juxtaposition entre art, médias et storytelling que permet le cinema. J’adore les histoires quel que soit le support d’expression. Les films, en particulier, permettent le partage d’expériences singulières, de moments de grâce et de petits bouts de vie extraordinaire. C’est ce qui me plait. Par conséquent, j’ai décidé de m’impliquer dans la façon dont les films qui parlent de communautés marginalisées, peu visibles ou mal représentées sont apportés au devant de la scène et face au public. Je trouvais dommage qu’il soit plus facile pour un public parisien ou berlinois de découvrir un film indépendant venu d’Iran, de Tunisie ou du Liban que pour un public émirien ou du Moyen-Orient. Notre public devrait aussi avoir un accès facile aux films qui racontent notre réalité et partagent notre culture. Je voulais que les choses changent.
P.K. : Comment se fait le choix des films que projette Cinema Akil ?
B.K. : C’est une question difficile à laquelle je ne sais jamais quoi répondre, car il n’y a pas de méthodologie ! (Rires). Parfois, nous choisissons de projeter des films qui nous ont touché·e·s, des films qui ont marqué les esprits et que le public souhaite voir ou qu’il se doit de voir; parfois, il s’agit de films encensés par la critique ou de films qui correspondent à une actualité particulière, à un moment. Ça varie. Parallèlement à notre programmation à Warehouse 68, nous continuons à projeter des films de façon itinérante dans tout le pays afin de diversifier notre proposition et notre public. Nous projetons beaucoup de films qui parlent de sujets engagés, sociaux ou sociétaux forts, des films qui mettent les personnes de couleur, les communautés marginalisées, les femmes et le féminisme au devant de la scène. Nous sommes attiré·e·s par ces histoires là.
P.K. : Est-ce important pour Cinema Akil de projeter des films realisés par des femmes ?
B.K. : Notre programmation est de plus en plus large, grâce notamment à nos partenariats avec l’Institut Français, l’Ambassade de Belgique et du Luxembourg. Nous avons, par exemple, débuté la semaine dédiée au cinéma français avec une projection de Les Misérables, le film événement de Ladj Ly, qui a fait couler beaucoup d’encre en France et à l’étranger. C’était important pour nous de montrer un film qui pose des questions sur la société française actuelle. Cette semaine thématique a aussi mis en avant des films venus d’Afrique francophone indépendants et produits ou co-produits en France et en Belgique. Nous organisons aussi une programmation thématique autour de films italiens en partenariat avec le Festival du Film de Venise, ainsi que Alternativo Latino, une programmation qui met à l’honneur des films d’Amérique Latine sélectionnés par l’un de nos collaborateurs qui est lui-même Colombien et Palestinien. C’est donc une large programmation qui inclut, bien sûr, le travail de réalisatrices. Montrer les femmes qui travaillent dans l’industrie du cinéma, pas seulement devant ou derrière la caméra, mais aussi à la production, la distribution, la critique de films, reste un objectif que nous ne perdons pas de vue. D’ailleurs, notre rétrospective sur le travail d’Agnès Varda a rencontré un franc succès. Nous sommes aussi fièr·e·s de Herstory, une programmation lancée à Abu Dhabi qui met en avant les réalisatrices.
P.K. : Y-a-t-il des femmes émiriennes entrepreneures qui t’inspirent ? Quelles sont tes mentors ?
B.K. : Je trouve qu’il y a quelque chose de très symbiotique dans la manière qu’ont les femmes d’être actives, d’entreprendre et de faire du business ici. C’est très lié à l’esprit même de Dubaï, selon moi. Dubaï a toujours été un espace de commerce, qui pousse à l’innovation, à la création, à l’échange commercial et au dépassement de soi. Les Dubaïotes ont appris à définir par elles-mêmes ce à quoi ressemble une femme entrepreneure ou une business woman. C’est d’ailleurs très interessant d’analyser cette perspective féministe à Dubaï et d’observer ce à quoi ressemble la participation des femmes dans la vie publique et dans le business. Nous avons du chemin à faire, notamment dans le monde du cinema et l’industrie du film. C’est une réflexion assez globale, qui a connu des avancées positives ces deux dernières années : on discute davantage des difficultés que peuvent rencontrer les femmes dans le cinéma, de la façon dont elles sont traitées et même rémunérées. Notre perspective depuis le monde arabe est interessante et singulière. On peut noter que, parmi les films sélectionnés lors de festivals du film en Europe ces 5 dernières années, environ 70% des films arabes furent portés par des femmes, que ce soit dans la réalisation, le casting, le financement, la production, la distribution. Je trouve ces chiffres très encourageants, particulièrement pour les Émirats Arabes Unis. La réalisatrice et poétesse émirienne Nujoom al-Ghanem, par exemple, a une renommée internationale. À Dubaï, beaucoup de femmes viennent aussi du Moyen Orient, d’Asie du Sud-Est ou d’Afrique et créent de nouveaux standards ainsi qu’une nouvelle visibilité des femmes dans le milieu de l’entrepreneuriat. Les mentors sont partout !
P.K. : Dans un contexte où les cinémas multiplex se taillent la part du lion en terme de spectateur·trice·s, quel est le public de Cinema Akil ?
B.K. : Chacune de nos programmations attire un public différent. Nous projetons parfois un film qui réveille un sentiment de fierté auprès d’une certaine communauté. Par conséquent, 90% du public à ces séances viennent de cette communauté. Parfois, le sujet du film en lui-même attise l’intérêt du public, comme, par exemple, le film documentaire Leaving Neverland pour lequel l’appétit du public fut énorme étant donné le sujet, la controverse et la possibilité de pouvoir débattre après la projection. Par conséquent, notre public est vraiment très large et varie selon la programmation.
P.K. : Cinema Akil n’est pas seulement un cinema d’art et d’essai mais aussi un espace de rencontre et de débat, comme tu viens de le mentionner; il abrite d’ailleurs un coffee shop géré par ton frère, Project Chaiwala. Comment as-tu réussi à créer une synergie entre Cinema Akil et sa communauté ?
B.K. : Le monde du cinéma et l’industrie du film en général traversent ce qu’on pourrait appeler une crise identitaire. L’expérience cinématographique et la façon même dont on consomme des films sont remises en question depuis plusieurs années avec l’arrivée de nouvelles plateformes et de nouvelles pratiques. C’est la raison pour laquelle nous avons fait le choix de créer un cinema d’art et d’essai qui sert aussi d’espace d’échange, de discussion, de partage et de convivialité entre les membres de notre communauté. Pour moi, l’avenir du cinema, c’est de pouvoir poursuivre l’expérience cinématographique après une séance en ayant l’opportunité de discuter et de débattre avec de parfaits inconnus. L’ADN de Cinema Akil est là : une programmation choisie avec attention et qui sert son public dans un lieu communautaire où on se sent a l’aise. C’est ici que se trouve la valeur ajoutée du cinéma dans un contexte où on peut si facilement visionner une multitude de films en excellente qualité sans avoir à bouger de chez soi. Pour moi, l’environnement qui accompagne la découverte d’un film influence la manière dont il est reçu. Cinema Akil est donc l’aboutissement d’une longue réflexion sur le design de la salle, les sièges, la nourriture et les boissons proposées, nos partenaires traiteurs, l’emplacement du cinéma dans un quartier piéton. En journée, par exemple, nous ne fermons pas la grande salle de projection. Avec ses grandes fenêtres vitrées et la lumière qui l’inonde, nous souhaitions que cette salle puisse être un lieu accueillant pour ceux et celles qui veulent s’y installer, y faire une petite sieste, lire ou discuter. En soirée, elle redevient, comme par magie, une salle obscure.
P.K. : L’éclectisme de la programmation de Cinema Akil tend à montrer que vous projetez volontiers des films controversés qui portent à débat. Est-ce difficile de tout montrer dans un cinema d’art et d’essai indépendant Dubai ?
B.K. : Nous avons évidemment des restrictions en ce qui concerne notre programmation. Nous choisissons nos batailles et sommes en dialogue constant avec les autorités compétentes. L’idée n’étant pas de faire de la controverse pour la controverse, et de refroidir le public ou les autorités. Étant Dubaïote et ici chez moi, j’ai envie de continuer encore longtemps à faire découvrir au public des films qui me touchent et des histoires qui méritent d’être vues. Je peux dire que j’ai été agréablement surprise par l’ouverture d’esprit du public et la réception qu’ont reçue certains films polémiques. Projeter Leaving Neverland fut une belle victoire, par exemple. Toute la pédagogie en amont et le dialogue en aval de la projection furent essentiels. À la suite de Leaving Neverland, nous avons projeté le film libanais An Aid For Each qui traite de l’emploi domestique. Notre souhait étant d’ouvrir un débat sur la question du travail domestique en général, où chacun·une pouvait s’exprimer selon son expérience personnelle. Nous avons aussi créé une plateforme qui s’appelle Debatable où on débat de films qui traitent de sujets controversés entre professionnels, artistes, créatifs et journalistes. De manière générale, nous voulons faciliter le débat de manière positive et constructive sur des sujets importants.
P.K. : Aurais-tu des recommandations de films à découvrir ou à re-découvrir ?
B.K. : Je vous conseille d’explorer notre site Internet et de regarder plus particulièrement nos sélections de films thématiques en partenariat avec Warehouse421 (à Abu Dhabi) : « Arabs In The City », « Cinema Akil x Warehouse421 Vulnerable », « On Arab Cinema » et « HERSTORY ».
P.K. : Pour conclure, à quoi ressemble l’avenir de Cinema Akil ? Des projets d’expansion hors des Émirats Arabes Unis ?
B.K. : Pour l’instant, nous souhaitons asseoir notre implantation à Dubai. Nous sommes très heureux·se·s et reconnaissante·s à la ville de nous avoir permis d’ouvrir ce lieu de culture et de rassemblement touchant un large public, public qu’il nous serait difficile de toucher autrement. Mais, nous restons une organisation fragile qui, comme bien d’autres organismes culturels, avons besoin non seulement du soutien et de la mobilisation de notre communauté et de notre public, mais aussi des autorités compétentes. Nous faisons aussi partie du vaste réseau des cinémas d’art et d’essai des pays arabes, qui inclue des villes comme le Caire, Khartoum ou encore Tanger. Ce réseau nous apporte un soutien non négligeable, et nous aimons nous retrouver régulièrement dans des festivals, à la présentation de prix ou pour animer et participer à des colloques dans le monde entier. En ce moment, nous regardons avec intérêt ce qui se passe en Arabie Saoudite. Selon la conjoncture et si une opportunité se présente, c’est un endroit où nous pourrions envisager de nous développer hors Émirats Arabes Unis. Mais, pour l’instant, rien n’est décidé.
Merci Butheina !
Cinema Akil est situé à Warehouse 68, Alserkal Avenue Quoz Industrial District, Dubaï, UAE.
Propos recueillis par PK Douglas
Cannes, c’est la Croisette, le Festival International du Film, les célébrités et les palaces… Oui, mais pas que. Chez Paulette, on a eu la bonne idée de partir à la découverte de l’autre visage d’une ville sur laquelle on pense déjà tout savoir. Un visage authentique et atypique, artistique et novateur, ludique et rieur, les eaux bleu turquoise de la Méditerranée en toile de fond. Afin de ne rien manquer de cette destination aux multiples facettes, on vous a concocté un top 10 des endroits à explorer lors de quelques jours d’évasion comme « au bout du monde ».
Où prendre un grand bol d’air frais ?
Petite retraite paradisiaque insoupçonnée au large de la baie de Cannes, les îles de Lérins sont à découvrir absolument ! En bateau, en kayak ou en paddle, tous les moyens sont bons pour goûter à la sérénité dont profitent les moines de l’Abbaye de Lérins sur l’île Saint-Honorat, ou pour percer le mystère de l’identité du célèbre pensionnaire de la prison de Masque de Fer sur l’île Marguerite. Une fois votre curiosité assouvie, vous n’aurez que l’embarras du choix entre les nombreuses criques et petites plages où faire trempette !
La Croix des Gardes
Fan de rando ou de trek, Cannes a ce qu’il vous faut : le Parc Naturel Forestier de la Croix des Gardes, avec 20 km de sentiers sur les hauteurs de la ville, un parcours santé pour respirer un bon air iodé et 5 belvédères (le Maquis, Roquebillière, de la Croix, du Cèdre, et Brougham) offrant un panorama à 360 degrés sur l’une des plus belles baies du monde, ses îles, le massif de l’Estérel et les Préalpes d’Azur. Les amoureux·ses des fleurs prendront le temps d’observer les sentiers botaniques comprenant un arboretum de plus de 40 sortes de mimosas. Une belle parenthèse verdoyante et revigorante à tester !
Où partir à l’aventure ?
Le quartier du Suquet
Cœur historique de la ville de Cannes, le pittoresque et vallonné quartier du Suquet vaut le détour pour se balader dans les ruelles médiévales, apercevoir le Vieux Port, grimper la centaine de marches qui mène au sommet de la Tour Carrée, visiter le Musée de la Castre et le Suquet des Artistes, admirer la vue spectaculaire sur la Croisette et faire le plein de spécialités provençale au Marché Forville, dont la fameuse Socca, une fine galette à base de farine de pois chiche, d’eau, de sel et d’huile d’olive cuite au feu de bois et agrémentée de poivre. À manger chaude, juste à la sortie du four.
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Énorme coup de cœur pour se petit bijou d’architecture Art Déco niché dans le quartier de la Californie sur les hauteurs de Cannes, dont les jardins méditerranéens en terrasses, agrémentés de bassins et de cascades furent conçus par la sculptrice Odette Maugendre. La vue sur Cannes y est magnifique, particulièrement en fin de journée. La Villa Domergue accueille aussi de nombreuses expositions temporaires : Louis Cane. Sculptures, jusqu’à fin septembre. La visite de la villa se fait à très petit prix, grâce notamment au Cannes Pass Expo (10 euros pour 4 lieux et 4 expos) incluant, entre autres, une entrée au Centre d’art La Malmaison, où est exposé le peintre américain mondialement connu Kehinde Wiley !
Où très très bien manger ?
Ambiance chic et festive aux restaurants La Môme, dont l’un a pour spécialité la cuisine fusion japonaise, l’autre, juste en face, propose des plats inspirés de la Méditerranée, et le troisième, La Môme Plage, situé sur la Croisette, invite à prendre le large. On vous conseille vivement de goûter la burrata à la truffe, tomate de saison, pesto et balsamique, le ceviche de dorade, agrumes, avocat et fruits de la passion et le risotto à la truffe de saison. Ne partez pas sans avoir pris un cocktail ou un digestif à La Môme Cocktail Bar dont le design signé Samy Chams est de toute beauté.
Jolie adresse cannoise plébiscitée par la jeunesse locale, le Tredici propose une cuisine simple, fait maison, pleine d’authenticité provençale, avec une petite touche d’Italie. Alix et Loic, le jeune couple de passionnés aux commandes de cette table aux airs de bistrot se fournissent au Marché Forville, tout proche, et auprès de producteurs italiens qui leur livrent des produits frais plusieurs fois par semaine. On se laisse volontiers tenter par les généreuses tartines façon bruschetta, spécialités de la maison, accompagnées d’un bon vin rouge.
Où boire un verre et chiller en soirée ?
L’apéro-soirée Ohlala Le Martinez sur la plage de l’hôtel mythique est LE spot où boire un verre, manger un morceau et chiller les pieds dans le sable, après une longue journée de farniente ! Ici on casse les codes pour offrir une expérience bohème et « bombance », comme à la maison, avec des cagettes à emporter depuis un pick-up et des brochettes à faire cuire sur les braseros, bon appétit ! Un bar à shots, et du rosé en bouteille à foison. Sans oublier une ambiance musicale comme on les aime, entre nostalgie et musiques actuelles. On y danse jusqu’au bout de la night !
Le discret toit terrasse du Five Seas Hotel Cannes est LE rooftop arty de la ville, avec sa jolie piscine à débordement où se reflètent les rayons orangés du soleil couchant. Vous l’aurez compris, un bel endroit Instagrammable au possible ! D’autant plus que l’artiste contemporain David David a investi le lieu de ses sculptures monumentales et colorées, entre influences Pop Art et critiques de notre société actuelle. Le Arty Summer Roof at Five Seas Hotel propose également une carte de fingerfood aux accents méditerranéens : falafels aux lentilles vertes et son houmous léger de poivrons rôtis, brochettes kefta ou encore guacamole frais préparé sous vos yeux, tout ça aux sons d’une programmation musicale pointue par la DJ résidente Ness Toria.
Où se loger ?
Perché dans le quartier de la Californie Pezou, on vous conseille l’hôtel Verlaine, petit écrin de verdure et de charme OKLM. Pensé, décoré et managé par 3 sœurs passionnées, le Verlaine propose un cadre rétro Belle Époque, une déco moderne qui invite au voyage à chaque étage ainsi que des prestations et des équipements pointus et qualitatifs, dignes d’un 4 étoiles : restaurant, bar-lounge, espace bien-être et spa, terrasse reposante et jardins paysagers privatifs qui offrent une pause régénérante et écolo. Tout y est pensé pour l’évasion, la méditation et la détente.
« When in Cannes », pourquoi ne pas se faire un grand plaisir au spectaculaire hôtel Martinez ? C’est décidé, on passe l’été sous le signe du Y.O.L.O. ! Outre une expérience luxe, sur-mesure et hors du temps, dans un cadre Art Déco chargé d’histoire, le Martinez propose 3 offres de séjours personnalisables durant tout l’été, Good Moves, Good Vibes, Good Life, comprenant, selon l’offre, un accueil champagne en chambre, un petit-déjeuner, un déjeuner, un dîner gastronomique, un transat à la plage de l’hôtel, un massage, et bien d’autres petits plaisirs ! Ces 3 packages ne comprennent pas l’hébergement. Plus de détails sur le site du Martinez.
Alors, rendez-vous à Cannes pour un été qui vous réserve encore plein de surprises et d’instants magiques !
Pour planifier au mieux votre séjour à Cannes, n’hésitez pas à consulter le site de l’Office du Tourisme de Cannes ici.
Article de PK Douglas