En ce mois international de la masturbation — oui, oui vous avez bien lu —, coup de projecteur (ou coup de « buzzzzz ») sur Sinful, le plus grand webshop d’articles érotiques de Scandinavie créé en 2008 par Mathilde Mackowski. Enhardie par le franc succès de son opération de charme et après 12 ans d’expérience, la businesswoman danoise de 35 ans part désormais à la conquête du point G de l’Europe, en commençant par la France avec sinful.fr. Si en avril, on ne se découvre pas d’un fil, en mai, on fait ce qu’il nous plait. Où sont rangées les piles, déjà ?

©Sinful

N’en déplaise aux gros machos, la masturbation, c’est bien une histoire de femmes. À l’origine de ce mois tout entier dédié aux plaisirs singuliers solitaires (ou à plusieurs), se distingue l’Américaine, Dr. Joycelyn Elders. Conseillère sur les questions de santé à la Maison Blanche sous le mandat de Bill Clinton — ça ne s’invente pas —, elle suggère devant un parterre de conférencier•e•s réuni•e•s aux Nations Unis que  « la masturbation devrait être enseignée à l’école car elle fait partie de la sexualité humaine ». Si sa déclaration passe mal et fait grincer des dents jusqu’à lui couter son poste, elle inspire néanmoins l’industrie du sextoy à sortir du placard pour assumer pleinement sa mission d’intérêt général : répandre le plaisir sexuel, technologiquement assisté. 

Un joujou (pas) comme les autres

Avec pour objectif déclaré d’inspirer les couples et les célibataires à vivre une sexualité plus épanouie et ludique, Sinful a fait mouche en France, l’un des pays hors Scandinavie ayant montré le plus d’intérêt pour le catalogue intime. Afin de favoriser et de fluidifier l’expérience client•e, Mathilde Mackowski a lancé en mars dernier son webshop français Sinful, où l’on retrouve toute l’expertise et les jouets intimes qui ont fait le succès de la plateforme.

Dernière nouveauté à tester sans plus attendre, la ligne de produits intimes Kaerlig comprenant des lubrifiants, un savon intime, un gel bio orgasme ou encore une huile de massage, tous certifiés bio et écoresponsables. De quoi se faire du bien sans faire de mal à la planète. La gamme contient notamment le tout premier lubrifiant au monde ayant obtenu la certification Swan Ecolabe. Écolo jusqu’au bout des doigts. Qui dit mieux ? L’élégante collection de jouets sexuels Velve, comprenant un vibromasseur, un vibromasseur point G, un vibromasseur clitoris, un vibromasseur Magic Wand et un oeuf vibrant télécommandé (tous rechargeables, 100% étanches et sans phtalates). Spécialement développée par la fondatrice de Sinful, elle saura ravir les aventurier•ère•s pour qui l’amour et l’intimité sont un voyage passionnant dont on devrait explorer tous les recoins. 

Plaisir et sobriété avant tout 

Faire évoluer les mentalités par l’érotisme, c’est la révolution tranquille initiée par Mathilde Mackowski et Tonny Andersen (en couple à l’époque, désormais meilleur·e·s ami·e·s et associé·e·s) en créant leur e-shop d’articles érotiques.  « Grâce à Sinful, beaucoup de Scandinaves considèrent l’achat de sextoys et de jouets intimes comme tout à fait anodin et faisant partie intégrante d’une vie sexuelle saine, épanouie et amusante », s’enthousiasme Mathilde Mackowski.

Le positionnement sobre et élégant de Sinful, présentant le jouet érotique comme un produit somme toute ordinaire et sans tabous y est pour quelque chose et participe au succès d’accessoires discrets, élégants, safe et à la pointe des nouvelles technologies. À l’inverse de la plupart des webshops intimes français, Sinful cultive une longueur d’avance. Car, nul besoin de créer un compte pour effectuer des achats, ce qui favorise une expérience client·e simplifiée et discrète.  

©Sinful

En solo ou à plusieurs, dans son lit ou ailleurs, Sinful est la promesse d’un lendemain avec la banane… sur le visage. Alors, pourquoi se priver ? Et durant ce fameux mois de la masturbation, vous recevrez un lubrifiant gratuit pour l’achat de deux produits, compris dans une sélection de 153 articles coquins pour elle et lui. Offre valable jusqu’à épuisement… des stocks !

Article de PK Douglas

"home body", de la puissance du retour à soi

Après avoir tant aimé les autres, parfois jusqu’à s’y perdre, l’autrice Rupi Kaur semble avoir retrouvé le chemin qui mène à elle-même. Dans home body, son troisième recueil, la poétesse et artiste féministe explore ses blessures et ses traumatismes pour mieux renaître à la vie et se connecter à l’essentiel.

En 2014, Rupi Kaur, alors étudiante en art, auto-publie son premier ouvrage, lait et miel. De sa plume inspirée des textes sacrés sikh autant que d’Anaïs Nin, de Virginia Woolf ou de Warsan Shire, elle aborde des sujets qui lui sont chers – la souffrance, l’amour, la rupture, la guérison – tout en les accordant à des dessins faits de traits noirs, fins, délicats. 

Le livre, dont les poèmes sont distillés au compte goutte sur le compte Instagram de l’autrice, tourne rapidement au phénomène. En 2015, il dépasse déjà les 500 000 exemplaires vendus.

En 2017, la poétesse présente son deuxième livre, le soleil et ses fleurs, lui aussi best-seller à travers le monde. De nouveau, l’autrice y pensait l’amour, la rencontre des corps, la sensualité, la sexualité. 

Avec home body, troisième recueil désormais disponible en français chez Nil Editions, Rupi Kaur change de cap. Le temps est, peut-être, à une plus grande maturité. L’artiste semble s’être détachée du regard de l’Autre. 

Dans cet ouvrage qui ne diffère pas dans sa forme (des vers, peu de prose et des dessins aux traits noirs), elle prône l’importance capitale de la bienveillance, de l’amitié, de la sororité, et surtout, de l’amour de soi. Elle proclame la reconquête de son corps autant que de sa psychée. Elle est revenue, plus forte, plus lumineuse, de ses blessures les plus sombres, de son passé traumatique. Elle renaît de ses cendres, plus connectée à elle-même que jamais, consciente de ce qu’elle est et d’où elle (re)vient.

Lire la poésie de Rupi Kaur est toujours un voyage, une promenade dans les mots et les sensations. home body ne fait pas défaut à cette règle, s’offrant en plus le plaisir d’être une ode particulièrement douce à l’acceptation de soi et à la résilience.

home body, Rupi Kaur, Nil Editions, 17,50 €, 192 pages

Un article de Marine Stisi

Maman, quadra, modèle, graphiste et grande optimiste, Fleur T. nous parle de son chemin entre maladie et féminité. Elle est la fondatrice de l’association La Belle et l’endo.

Fleur T. créatrice de La Belle et l'endo
Fleur T. - © Pauline Darley

À l’occasion de la semaine de prévention et sensibilisation à l’endométriose qui se tenait du 8 au 14 mars dernier, nous avons échangé avec Fleur T., (La Belle et l’endo) à propos de son chemin entre maladie et féminité.

Bonjour Fleur T. Quel a été le déclic face à cette maladie pour devenir une combattante, prête à soutenir les autres femmes ?

Premièrement, je ne me vois pas vraiment comme une « combattante ». Ce mot représente pour moi une forme de lutte, alors que je vis en intégrant cette composante dans mon quotidien. À l’époque, j’étais en convalescence. Je venais de subir ma neuvième intervention médicale (dont six opérations). Je suis atteinte d’une endométriose sévère depuis 16 ans, donc j’ai vu la maladie évoluer au fur et à mesure des années. D’abord, d’un point de vue médical. Puis, au niveau de mes proches. J’ai malheureusement accumulé une vaste expérience à propos de mon endométriose. 

Enfin, c’est le fait que je sois devenue maman qui m’a poussée à partager et fonder mon association. Beaucoup de femmes atteintes d’endométriose se battent pour être mères et je pense leur projeter une forme d’espoir.

Avant d’être diagnostiquée, quelle femme étiez-vous ? Quelle femme êtes-vous aujourd’hui ?

Avant le diagnostic ? J’étais jeune, passionnée par la photographie et certainement assez insouciante. Et je ne réalisais pas du tout ce qui m’attendait, dû au manque d’information à propos de la maladie à l’époque. J’étais stressée, mais je gardais une forme de candeur. J’étais très en accord avec ma féminité. Et pour cause, j’avais l’habitude de jouer avec mon image en tant que modèle photo, j’étais très à l’aise avec mon corps. Aujourd’hui, j’ai perdu mon insouciance. Mis à part cela, j’ai gagné en force et en sagesse. Il a fallu que je m’adapte à la maladie. J’ai appris et j’apprends encore à l’accepter. Et j’ai décidé qu’elle ne me définirait pas.

Combien de temps a-t-il fallu pour vous diagnostiquer ?

À l’époque, la maladie était quasi inconnue. Et après plus de dix médecins, c’est un professeur qui a suspecté une endométriose. J’ai subi une ménopause artificielle pendant six mois, qui s’est conclue sur ma première opération. C’est seulement après, et ça se passe encore ainsi aujourd’hui, qu’ils ont diagnostiqué mon endométriose. Ainsi, j’ai appris que je n’avais qu’un an pour tomber enceinte. Cette nouvelle m’a effondrée. Pour conclure, c’est 10 ans d’errance médical puis 1 an pour poser un vrai diagnostic. 

Sur votre site, vous vous qualifiez de "beauty-addict". L'association La belle et l’endo, c’est votre manière de prôner la beauté au-delà de la maladie ?

Beaucoup ne le savent peut-être pas. Mais, les traitements hormonaux proposés pour amoindrir les symptômes de cette maladie ont beaucoup d’effets secondaires. Les cheveux peuvent tomber. Le poids change très souvent, on est enflée même si l’on ne mange pas. D’ailleurs, certaines souffrent « d’endo belly », c’est un gonflement du ventre semblable à près de 6 mois de grossesse qui apparaît lors d’une crise.

Alors, psychologiquement, ces symptômes abiment l’estime de soi. L’endo-belly par exemple, c’est subir des remarques de grossesse alors qu’on ne peut plus ou pas avoir d’enfant. L’endométriose touche aussi à l’intimité, au couple, au désir. Le corps est terni par les traitements, il nous fait souffrir.

Personnellement je ne pouvais pas faire de concessions à propos de l’apparence et de la beauté. Malgré la maladie, ce n’était pas acceptable de me laisser aller. J’ai choisi de m’aimer et de me sentir belle avec une endométriose et de le partager avec bonne humeur et espoir.

Comment créez-vous un lien avec les abonné·e·s à La Belle et l'endo ?

Je reçois beaucoup, beaucoup de messages en privé. Ce sont des femmes en détresse, souvent de très jeunes filles. J’essaye de répondre à tout le monde, sans donner aucun conseil médical. Je partage uniquement mon expérience personnelle. Dans mes articles, je précise également toujours que ce qui est bon pour moi ne l’est peut-être pas pour elles. En effet, il y a autant d’endométrioses que de femmes, il n’y a pas de règles. Du coup, je me dois d’être vraiment précautionneuse sur mes conseils. J’essaye d’être sincère et de m’adapter à chacune en les orientant vers des centres spécialisés. Je leur conseille également de toujours consulter plusieurs médecins avant d’agir. 

Maintenant, j’ai conscience que ce flux de messages atteint sa limite. Afin de pouvoir partager mes messages plus massivement, j’ai lancé l’association. Et mon objectif, c’est également de sensibiliser les proches des malades. 

Vous dîtes répondre quotidiennement à de nombreux messages. Pensez-vous que ces dernières années, la maladie est devenue mieux considérée au sein de la société ?

Oui. Mieux considérée aujourd’hui qu’il y a 16 ans. Le problème est ailleurs. Beaucoup disent encore que l’endométriose est un mal lié à l’endomètre. Pourtant, des recherches récentes prouvent que cela serait lié à des tissus semblables à la muqueuse utérine. Si le corps médical semble ne pas être en accord avec l’origine de cette maladie auto-immune, comment trouver une solution, un remède ? 

Mais il y a tout de même du positif,  pour en citer : l’étude compare. C’est un questionnaire élaboré par une équipe scientifique qui recueille des donnés chaque année. Également, et ce créé très récemment, la fondation sur la recherche pour l’endométriose. Il semblerait que nous soyons encore aux prémisses ! Par exemple, vendredi dernier Olivier Véran a annoncé une mission visant une stratégie nationale contre l’endométriose. Ça va enfin devenir un sujet de santé publique, et c’est énorme.

Comment voyez-vous La Belle et l’endo évoluer d’ici quelques années ?

Évidemment, dans un monde idéal, j’aimerais que l’asso ne soit plus d’aucune utilité. Et je pense à ma fille de six ans, j’aimerais qu’elle n’ait pas à endurer ce que j’ai vécu, physiquement et mentalement.

Je m’adapterai au fil de l’eau, face à l’évolution des mentalités. J’ai créé des miroirs et des bracelets « La belle x l’endo » que je vends sur mon site. Ils ont fait fureur, mes abonnées ont adoré, je n’ai plus eu de stock en une semaine. À mon échelle, je souhaite sensibiliser grâce à  des petits objets tendance, que j’aurais aimé trouver à l’époque de mon diagnostic. D’ailleurs, je proposerai d’ici quelques jours des bracelets de couple, à porter en duo, en guise de soutien. Et mon prochain post abordera pour la première fois le fait d’être mère avec une endométriose. Pour toutes ces raisons, je souhaite beaucoup de courage à toutes, il ne faut pas oublier de s’aimer et de se sentir belle !

Article de Margot Hinry

La marque suédoise déploie une série d'actions pour célébrer la sororité et soutenir l'accès à l'égalité.

Dans un rapport de 2019, le World Economic Forum estime qu’il faudrait près de 100 ans pour accéder à l’égalité des sexes. Hors de question d’attendre pour Monki, qui développe des actions ciblées et féministes. 

La sororité dans la peau

Ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, la marque lance une collection capsule sous le signe de la sororité. Elle dévoile un ensemble tailleur, top et legging pour porter ses soeurs à même la peau. Un hommage à porter tous les jours.  

Encourager les petites filles en situation de précarité

La marque s’associe à la fondation Plan International. Celle-ci s’engage depuis 1937 pour les petites filles. Avec son programme Girls Get Equal, elle intervient pour interroger le sexisme dans les communautés autour du monde, et encourage les filles à poursuivre leurs rêves. 

Monki et Plan International collaborent alors en proposant deux modèles de sweat-shirt oversize. Pour chaque pièce vendue, 20% sera reversée à la fondation. 

Passer le micro à des femmes inspirantes

Tout le mois de mars, Monki passe le micro à des femmes engagées. Le 10 et 11 mars, India Ysabel prendra la parole. Activiste intersecionnelle et hôte du podcast The Accidental Activist elle présentera The Speak Up Space, un espace de discussion sécurisée pour les victimes de violences sexuelles.

La semaine suivante, ce sera le tour de Sonya Barlow. Activiste passionnée par les questions d’égalité, elle a fondé le réseau LMF Network. Cette plateforme vise à réduire les inégalités professionnelles. On y retrouve des programmes de coachings, de mentorats, des forums et une plateforme d’entraide pour accéder à l’emploi. Un projet inspirant donc, à découvrir le 17 et 18 mars. 

Enfin, Honey Ross clôturera ce mois en beauté. L’hôte du podcast Body Protest parlera de ce projet, fondé avec Nadia Craddock. Ensemble, elles y mêlent les études sociologiques et narration, pour rendre accessible la réflexion autour de l’image du corps. On retrouve Honey Ross le 24 et 25 mars pour une discussion Body Positive et inclusive.

Monki s’engage donc cette année pour l’égalité. Tous ces projets sont à retrouver sur son site.

Un article par Shad De Bary

PDPAOLA et Plan International se retrouvent le temps d’une collab’ caritative.

PDPAOLA x Plan International

Pour célébrer la Journée internationale des droits des femmes, PDPAOLA dévoile un bijou en édition limitée. On craque pour cette collab’ dont l’intégralité des bénéfices sera reversé à la fondation Plan International.

Un collier événement en édition limitée

La marque fondée en 2014 place la sororité au centre de sa démarche. Et à l’occasion du 8 mars, elle réinvente son modèle phare : le pendentif cadenas. Elle dévoile alors un nouveau bijou inspiré de la femme moderne. 

Le cadenas PDPAOLA représente l’indépendance, la force et la résistance des femmes face à l’adversité. En argent 925,  plaqué or 18 carats, il s’adapte aussi à toutes les occasions. Edité en série limitée, chacun des mille exemplaires se pare de son numéro pour rendre hommage à l’individualité de la personne qui le portera.

PDPAOLA x Plan International

La fondation Plan International

L’intégralité des bénéfices de cette collab’ événement ira donc à la fondation Plan International. Depuis 1937, cette organisation encourage l’apprentissage des petites filles en situation de vulnérabilité. Au long terme, elle vise à leur inculquer un sentiment d’indépendance et de confiance pour les encourager à se lancer dans les projets qui les passionnent.

En intervenant dans 75 pays, Plan International a pu faire bénéficier de ses actions à 26,9 million de filles et 24 millions de garçons. Par son programme phare « Girls get equal » (« les filles égalisent »), elle pousse alors le développement des communautés, tout en attaquant les racines de la discrimination sexuelle. 

La fondatrice de PDPAOLA, Paola Sasplugas, connaît bien cette fondation. Elle exprime son admiration : « Plan International est une référence dans la lutte pour les droits des femmes. Nous avons déjà collaboré avec elle, et notre équipe fait entièrement confiance en sa ténacité, son engagement et son professionnalisme. C’est une fondation exemplaire avec laquelle nous nous identifions parfaitement. » On craque donc les yeux fermés pour cette édition limitée ultra-désirable.

Découvrez le bijou hommage sur le site PDPAOLA jusqu’au 14 mars.

Un article de Shad De Bary

Je crois que c’est ce qui m’a percuté la tête, ce matin, quand j’ai regardé ce que je considérais comme un portrait de famille il y a quelques années. Une bande de copains.copines, tous sourires, qui pensaient vieillir ensemble. Et pourtant, cinq étés plus tard, cette osmose n’est plus. Beaucoup ont changé, évolué et grandi de leur côté. Et comme mes 30 bougies approchent, je m’interroge : chaque décennie semble rythmée par de nouvelles rencontres, des ruptures, des bonnes surprises et des déceptions.

Et si c'était vrai.

Il me reste des copines, certes, connues dans les bacs à sable et auxquelles j’échangeais des bracelets BFF Forever au collège… Je ne vais pas le nier. Seulement, hors famille, les liens tissés à l’école, au travail ou en vacances n’ont cessé d’évoluer. Certaines amitiés se sont dispersées, de par nos changements de vie ou choix professionnels. Pendant que d’autres se sont renforcées. En bref, on ne choisit pas sa famille mais on choisit ses amis : cette phrase est bel et bien la raison de nos nouvelles rencontres et ruptures passées.

Amitié : "Sentiment d'affection entre deux personnes. Attachement et sympathie que l'on témoigne à quelqu'un d'autre"

Je crois en l’idée que l’amitié est indispensable au bon équilibre d’une vie. On a besoin d’être entouré.e pour évoluer en société et s’épanouir. Seulement, je remarque que papa avait raison : tes 1000 ami.es du collège, tu ne les compteras que sur une main à 30 ans. Preuve en est, les tumultes de la vie ont changé mes relations moult fois et de temps en temps à mes dépens. Déménagements, disputes, ruptures amoureuses et désaccords ont souvent séparé de bons amis. Existe aussi la réalité selon laquelle on prend des chemins différents, des modes de vie et de pensée qui ne se plus compatibles. Et la distance s’installe, même si ce.cette BFF que tu voyais quatre fois par semaine il y a trois ans vit toujours à quelques minutes de chez toi.

Robert Waldinger, psychiatre à Harvard et directeur de la Grant Study, l’affirmait par ailleurs dans une conférence Ted en 2015 : les amitiés sur Facebook ne comptent pas. Par-contre, il est scientifiquement prouvé que les sujets entretenant des relations amicales et amoureuses au sein de leur communauté sont les plus heureux. Et cette étude menée par le gouvernement américain depuis 1940 est sans appel : qu’importe la décennie et les changements du cours de la vie, de vrais copains restent la clé du bonheur pour une vie saine. Et ce, qu’importe le milieu social, le sexe ou les différences de chaque être humain.

Des amitiés pour mieux régner ?

Et pourtant, les amitiés perdues ou brisées peuvent aussi nous rendre bien malheureux.ses. Il semblerait que l’être humain reste jaloux, et des psychologues comme Peter DeScioli ont ainsi établi que ces relations pouvaient aussi se résumer par des échanges de faveur pour mieux vivre. Une facette que je ne préfère pas retenir, car trop négative à mon sens, mais qui reste cohérente. Cela voudrait dire que l’on change d’ami.es lorsque leurs ressources sont épuisées ou inutiles à notre bonheur. Cette explication peut être valable pour certaines de nos rencontres, mais je ne l’appliquerais pas à tout le monde puisque l’on conserve des liens avec certains sujets toute sa vie. En ce qui me concerne, mes groupes de fréquentation ont changé tous les dix ans or mes ami.es proches restent les mêmes. 

L'amitié , ça va et ça vient

Certaines ruptures amicales se font toutefois à nos dépens puisqu’elles ne nécessitent qu’une décision, et non pas un accord entre deux sujets pour opérer. Raison pour laquelle un couple séparé peut créer une discorde dans une bande de copains, qu’une dispute avec un membre du gang peut entraîner d’autres et que perdre un.e ami.e peut apparaître comme un véritable choc émotionnel. C’est typiquement ce qui m’est arrivé il y a quelques années, et j’ai eu du mal à me relever. La conclusion de cet écrit n’est donc pas de pointer du doigt l’amitié ou d’en faire un manifeste du bonheur. Il est ici question de rappeler qu’une chute amicale, un changement de vie, ou une simple distance avec quelqu’un que l’on aimait / estimait énormément ne vous empêchera pas d’être heureux.se. Si l’on a besoin d’ami.es pour sa quête du bonheur, on a aussi le droit d’en changer ou d’en avoir moins. Et si chaque décennie se doit d’être un peu différente un vendredi ou un samedi soir, l’important est peut être de savoir quel type de personne nous mérite et inversement. Voyons donc cet « échange de faveur » comme un échange de bonheur, un pari gagnant et bienveillant pour faire de son quotidien, et de ses moments de temps libre, une expérience agréable et ensoleillée. Cette photo sur mon mur, que je chérissais tant car elle incarnait ma définition de l’amitié, représente donc mes jeunes années. Depuis, ma vie a changé mais je n’exclus pas l’idée que nous reprendrons peut être un jour le même cliché. A dopo !